Nigeria : L’importance du bien-être des enseignants

19 avril 2024

Béatrice (à droite) et sa mère Elizabeth (à gauche) reçoivent un soutien du JRS en matière de moyens de subsistance : une machine à coudre, du fil à coudre, une paire de ciseaux, un fer à repasser local et un ruban à mesurer. (Service Jésuite des Réfugiés)
Béatrice (à droite) et sa mère Elizabeth (à gauche) reçoivent un soutien du JRS en matière de moyens de subsistance : une machine à coudre, du fil à coudre, une paire de ciseaux, un fer à repasser local et un ruban à mesurer. (Service Jésuite des Réfugiés)

« Je visite mes terres agricoles avec mes enfants pendant la saison agricole, période pendant laquelle nous cultivons et récoltons les produits alimentaires pour la famille ; mais une fois que les pluies cessent et que la terre devient sèche, je trouve d’autres petits moyens de gagner de l’argent », explique Elizabeth Wafa, 34 ans, qui travaille comme directrice d’une école primaire à Michika – la région de gouvernement local la plus peuplée et la plus cosmopolite de l’État d’Adamawa, au nord-est du Nigeria.

Le maigre salaire d’enseignante qu’elle reçoit (son mari est également enseignant, et ils ont cinq enfants) a mis sa famille dans une situation difficile. « À un moment donné, nous avons espéré et prié Dieu pour un miracle », a-t-elle ajouté.

Ce couple de professeurs n’est pas le seul dans le pays à avoir du mal à arrondir ses fins de mois. La situation critique des enseignants affaiblit le système éducatif au Nigeria, ce qui menace l’avenir de la nation.

Il ne s’agit pas d’une nouvelle : bien que le Nigeria soit le pays le plus riche d’Afrique, son système éducatif est loin d’être soutenu correctement. Un enfant non scolarisé sur cinq dans le monde se trouve au Nigeria. Pourtant, seuls 5,6 % du budget annuel du pays ont été alloués à l’éducation en 2021. C’est le chiffre le plus bas depuis dix ans, et il est bien inférieur aux 15 à 20 % recommandés par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).

Les enseignants disposent de ressources rares et insuffisantes, manquent de formation et sont confrontés à des infrastructures inadéquates. De plus, ils reçoivent de maigres salaires et ils ne sont parfois pas payés pendant des mois. La plupart des enseignants doivent donc arrondir leur salaire mensuel par d’autres formes d’activités génératrices de revenus, telles que l’agriculture.

Dans le but d’améliorer la qualité de l’éducation, le JRS assure la formation des enseignants dans le nord-est du pays et distribue du matériel pédagogique aux étudiants et aux centres d’éducation. Les enseignants qui participent au programme peuvent enseigner au Programme d’Apprentissage Accéléré (ALP) du JRS, conçu pour les enfants non scolarisés. A partir de 2021, un membre de la famille de chaque enseignant se verra également offrir un cours au Programme d’autonomisation et de moyens de subsistance des jeunes (YELP) du JRS, afin de renforcer la résilience de la famille.

Grâce à la formation du JRS, Elizabeth a obtenu un travail supplémentaire en tant que professeur d’ALP. Sa fille de 19 ans a également appris des techniques de couture dans le cadre du programme YELP, et elle a reçu un kit de débutant comprenant une machine à coudre toute neuve.

« En tant qu’enseignant, les ateliers du JRS ont contribué au renforcement des capacités. La formation axée sur les moyens de subsistance m’a donné des atouts et j’ai maintenant un revenu mensuel supplémentaire », a déclaré Elizabeth. « Ma famille se sent mieux. Nous sommes tous reconnaissants. »

Le financement du projet est assuré par l’Église catholique, qui alloue une partie de la part de huit pour mille du revenu total de l’impôt sur le revenu à des activités caritatives dans les pays du tiers-monde.