Asie du Sud : Des solutions innovantes pour surmonter les obstacles liés à l’éducation des enfants réfugiés

09 avril 2021

Au Tamil Nadu, le JRS a développé plusieurs activités basées sur l'apprentissage afin de soutenir les capacités de lecture, d'écriture et de calcul des jeunes enfants, qui ont pu fréquenter l'école malgré les restrictions imposées à cause de la pandémie. (Service Jésuite des Réfugiés)

Le JRS s’engage à ce que les enfants qui sont obligés de fuir leur maison et leur communauté ne soient pas privés de leur droit à l’éducation. Nous comprenons la difficulté de fournir des initiatives d’apprentissage aux enfants déplacés de force et nous sommes en mesure de développer rapidement des programmes qui s’adaptent aux besoins des enfants confrontés à des barrières linguistiques, de ceux qui vivent dans des régions isolées et, plus récemment, de ceux qui cherchent à poursuivre leurs études pendant une pandémie mondiale. L’éducation est un élément essentiel de la formation d’un enfant réfugié. Elle apporte une certaine stabilité, génère de l’espoir et prépare les jeunes à relever les défis futurs.

Une nouvelle façon pour rendre l’apprentissage à distance plus efficace

« J’ai compris que l’apprentissage ne vient pas seulement des livres mais aussi des gens », dit Shabana, une jeune réfugiée afghane qui vit en Inde avec ses parents depuis 4 ans. Shabana est une élève studieuse mais elle a du mal à maîtriser l’anglais, ce qui rend difficile le fait de suivre les cours.

Lorsque des protocoles de confinement ont été mis en place en raison de la COVID-19, les écoles ont fermé et sont passées à l’apprentissage à distance. Étudier à la maison a représenté un véritable défi pour Shabana. Quand elle était en classe, elle pouvait bénéficier d’une aide supplémentaire de la part de ses professeurs. Mais à la maison, elle n’avait personne pour l’aider. C’était une période décourageante car elle voyait les autres élèves progresser alors qu’elle avait des difficultés.

Afin de soutenir des étudiants comme Shabana, le JRS a développé le programme d’apprentissage à distance qui encourage les discussions entre pairs, grâce auxquelles les élèves apprennent davantage les uns des autres plutôt que de leurs livres de cours. Le programme a permis à Shabana d’étudier à son propre rythme et de combler les lacunes scolaires. Elle a pu s’épanouir, nouer des liens avec d’autres étudiants et se faire de nouveaux amis.

J'ai compris que l'apprentissage ne vient pas seulement des livres mais aussi des gens.
Shabana, élève du programme d'apprentissage à distance

Grâce au programme, Shabana a pu se rendre compte qu’elle n’était pas la seule à avoir un anglais limité, ce qui l’a encouragée à s’améliorer. Ses professeurs et ses parents étaient émerveillés par les progrès qu’elle a faits en quelques mois seulement. Aujourd’hui, Shabana est capable de mieux lire, écrire et parler l’anglais, ce qui a renforcé sa confiance en elle et amélioré sa santé mentale et émotionnelle générale.

Faciliter l’accès des jeunes filles à l’éducation dans les régions éloignées

« Mon père ne me permettait pas de me rendre au Centre du JRS pour étudier l’anglais et maintenant me voilà en train de l’apprendre dans mon propre village », dit une jeune fille du programme Butterfly Effect Affiliate (BEA) du JRS, qui a été lancé à Bamiyan pour promouvoir la maîtrise de l’anglais chez les filles.

L’Afghanistan compte 3,7 millions d’enfants qui ne sont actuellement pas scolarisés et 1,5 million d’enfants qui vivent dans des régions éloignées ou des zones de conflit où les établissements scolaires sont limités et presque inaccessibles. Malheureusement, plus de la moitié des jeunes qui ont un accès limité à l’éducation sont des filles.

Butterfly effect (effet papillon) est un terme utilisé dans la théorie du chaos pour exprimer comment un petit changement peut avoir un impact énorme. Dans la langue dari, bea signifie rapprocher.

Le principe du programme est de permettre à des étudiantes ayant des compétences avancées en anglais d’aller dans leur communauté pour enseigner la langue anglaise à des filles, dont certaines n’ont pas plus de 10 ans. Grâce à ce programme, 283 jeunes filles ont pu apprendre l’anglais. Dans d’autres circonstances, elles n’auraient pas eu la possibilité de le faire.

Les éducateurs du programme BEA sont également en mesure d’améliorer à la fois leur propre niveau d’anglais et leurs compétences pédagogiques. Ils rapprochent les filles des perspectives d’éducation qui peuvent changer le cours de leur avenir.

Des systèmes créatifs pour maintenir l’apprentissage

« Malgré la fermeture des écoles, j’ai poursuivi mon apprentissage sans interruption et les plateformes numériques m’ont permis d’acquérir de nouvelles compétences. Je suis également reconnaissante pour le soutien et les encouragements de mes professeurs », dit Muthamizh Arasi, un élève de huit ans de 13 ans au Tamil Nadu.

Au début de la pandémie de COVID-19, le JRS a développé le Programme d’Éducation Complémentaire pour assurer la continuité de l’éducation des enfants réfugiés de la région. Les enseignants ont pu travailler à distance avec des élèves de la 5ème à la Terminale (entre 12 et 18 ans) pour des cours de mathématiques, de sciences et d’anglais en utilisant WhatsApp.

Malgré la fermeture des écoles, j'ai poursuivi mon apprentissage sans interruption et les plateformes numériques m'ont permis d'acquérir de nouvelles compétences. Je suis également reconnaissante pour le soutien et les encouragements de mes professeurs.
Muthamizh Arasi, un élève de huit ans de 13 ans au Tamil Nadu.

De nombreuses activités basées sur l’apprentissage ont été développées pour soutenir les compétences en lecture, écriture et calcul des plus jeunes enfants, qui étaient encore en mesure de fréquenter l’école. Le JRS a également créé une chaîne YouTube où les enfants avaient accès à des vidéos développées pour encourager la définition d’objectifs, la gestion du temps et l’hygiène.

Les leçons promouvant la paix et la réconciliation par le biais de débats ont permis d’affiner les compétences de base telles que la pensée critique et les compétences en communication. Des séances d’art et d’artisanat, de théâtre, de jeux, de chant et de danse ont contribué à renforcer la créativité des enfants et à réduire le stress causé par la pandémie.