Un activiste pour les réfugiés transforme les défis en opportunités pour les demandeurs d’asile au Royaume-Uni

07 novembre 2023

Au Royaume-Uni, un activiste pour les réfugiés a fondé une organisation pour soutenir les demandeurs d'asile dans les camps de détention.
Un centre de détention en Europe (Greg Constantine/Seven Doors).
Je ne voulais pas quitter la Syrie, je ne voulais pas être un réfugié. Mais il n'y avait pas d'autre moyen de survivre. J'ai demandé l'asile à mon arrivée au Royaume-Uni et je me suis retrouvé en détention
Kjaled, un activiste réfugié vivant au Royaume-Uni

Tout le monde connaissait Kjaled * au camp de Penally, au Pays de Galles, il servait de guide aux nouveaux arrivants pour les aider à faire face à la réalité nouvelle et déroutante d’un camp de détention.

« En voyant la confusion des nouveaux arrivants, j’ai dû les aider, avec des choses simples comme le Wi-Fi, les médicaments, les indications pour les douches ou les salles à manger, car il n’y avait pas de signalisation ». Il est apparu rapidement qu’une partie de la communauté locale souhaitait apporter son aide en s’organisant initialement en petits groupes sur les portables des personnes vivant dans le camp, afin de faciliter l’échange d’informations. Ils ont commencé à s’impliquer en offrant de la nourriture, des médicaments, des livres d’anglais, des ordinateurs et des ateliers d’art.

« Le phénomène s’amplifiait rapidement. J’ai donc fini par appeler mon avocat et je lui ai demandé si, en tant que demandeur d’asile, j’avais le droit de créer une association gérée et financée entièrement par des demandeurs d’asile. Il voulait savoir pourquoi, et je lui ai expliqué que je voulais améliorer les conditions et le bien-être des personnes à l’intérieur du camp. Nous l’avons créée et nous nous sommes appelés : Camp Residents of Penally – CROP (les résidents du camp de Penally) ».

Les défis auxquels l’association a été confrontée étaient nombreux. Des restrictions à l’entrée des personnes extérieures au camp aux manifestations devant la porte, qui empêchaient les gens de partir. Cependant, Kjaled et les autres membres de CROP ont réussi à transformer ces difficultés en un nouveau départ.

« Nous avons décidé de donner la priorité aux cours d’anglais et aux ateliers artistiques. Comme nous n’étions pas autorisés à contacter des professeurs de l’extérieur, nous avons trouvé des résidents qui maîtrisaient le mieux la langue et leur avons demandé d’animer les cours d’anglais ; l’un d’eux était même professeur d’anglais de profession. Pour les ateliers artistiques, nous avons bénéficié de l’aide d’un artiste local qui a donné les cours en ligne. Les gens étaient tellement heureux de ces initiatives qu’ils avaient une raison de se lever le matin ».

Kjaled a obtenu assez rapidement le statut de résident permanent au Royaume-Uni, ce qui lui a permis de trouver un emploi et de subvenir à ses besoins.

Je ne pouvais pas oublier mes amis détenus. Nous avons maintenu le CROP en pleine activité avec d'autres responsables à l'intérieur du camp, en développant des initiatives et en permettant aux gens de sortir davantage du camp et d'apprendre à connaître la population locale, par le biais de promenades et de courts voyages, en faisant du bénévolat pour les magasins et les entreprises locales
Kjaled, un activiste réfugié vivant au Royaume-Uni

Le camp de Penally a fermé ses portes en mars 2021. Cependant, Kjaled et ses amis n’ont jamais cessé de défendre les droits des réfugiés et des demandeurs d’asile. L’association a changé de nom, elle s’appelle désormais “Life Seekers Aid”, et continue d’aider de nombreuses personnes dans les casernes Napier Barracks et dans d’autres centres.

*le nom a été modifié pour protéger l’identité de la personne.

*cette histoire a été publiée originellement par le JRS UK.