Sport pour la protection: améliorer l’accès des réfugiés à l’éducation au Tchad

29 avril 2022

La pratique du sport améliore le bien-être psychosocial des jeunes et contribue à développer le travail en équipe et les compétences de leadership.

En tant que jeune femme vivant dans un camp de réfugiés dans l’est du Tchad, Noha n’avait pas beaucoup d’occasions de pratiquer des sports avec ses pairs. Le manque d’installations et d’équipements, ainsi que des traditions socioculturelles restrictives, l’ont empêchée – ainsi que des milliers d’autres personnes – de profiter de l’activité physique.

« Nous avions l’habitude de nous plaindre du manque de sport dans le camp », se souvient Noha.

 

Noha, membre de l’équipe féminine de volley-ball (Eden Oulatar/ Jesuit Refugee Service).

 

Pour faciliter l’accès des réfugiés au sport, le JRS, en collaboration avec Jesuit Worldwide Learning (JWL) et le HCR Tchad, a lancé un nouveau projet appelé « Sport pour la protection » dans les camps de Milé et Kounoungou.

Noha a finalement eu la chance de rejoindre l’équipe féminine de volley-ball nouvellement formée. « Après avoir fait de l’exercice, je sens que mon corps devient fort », partage-t-elle. « Maintenant que nous sommes autorisés à pratiquer ce sport, nous voulons jouer au football entre garçons et filles. »

 

Filles et garçons jouant au volley-ball ensemble dans un camp de réfugiés (Irene Galera/ Jesuit Refugee Service).

 

Dans le cadre du programme Éduquer un enfant, le projet intitulé « Sport pour la protection » se concentre sur les sports, les loisirs et le leadership des jeunes comme moyens de promouvoir la scolarisation et le maintien à l’école des réfugiés et des communautés d’accueil.

Hamed, inspecteur de l’éducation sur le projet, explique : « Le sport devrait être intégré aux autres matières de base enseignées à l’école, telles que l’histoire, la géographie, l’anglais, et le français. C’est important pour l’enfant, car « un esprit sain réside dans un corps sain. »

« Le sport est important pour créer des liens entre les communautés », ajoute Maqboula, professeur de sport.

 

Maqboula a participé à la formation du JRS et est maintenant professeur de sport (Eden Oulatar / Jesuit Refugee Service).

 

Maqboula et Hamed font partie d’une équipe composée de cinq enseignants réfugiés et de dix-neuf jeunes réfugiés qui ont reçu une formation d’animateur sportif. Ils ont d’abord suivi des cours en ligne sur des sujets tels que le développement du leadership chez les jeunes, le soutien psychosocial, la résolution des conflits et la consolidation de la paix.

Ensuite, ils ont reçu une formation complémentaire en matière de programmation et de suivi et d’évaluation, en effectuant un stage pour appliquer les compétences acquises. Oumar, un autre enseignant, a été très inspiré par le cours : « J’ai appris comment former les élèves au sport et l’importance du sport pour activer leur esprit. J’en suis très heureux. J’ai également appris à résoudre les problèmes des élèves. »

 

 

Les professeurs de sport suivent des cours en ligne dans le cadre de leur formation (Irene Galera /Jesuit Refugee Service).

 

Pour améliorer l’accès aux sports et la participation aux activités, le JRS a également construit deux stades polyvalents, un dans chaque camp. Ils desservent désormais neuf écoles primaires, ainsi que l’ensemble de la communauté, au bénéfice de plus de 4 500 enfants réfugiés et de la communauté d’accueil.

Disposer d’un endroit où se rassembler et jouer est essentiel au bien-être psychosocial des jeunes. « Avant le début du programme sportif, nous ne rencontrions pas les collègues au même endroit. Maintenant, nous traînons ensemble et créons des liens. Le sport est très nécessaire », déclare Bashir, qui a rejoint l’équipe de football dès qu’il a pu.

 

Des garçons impatients d’entrer sur le terrain pour un match de football (Irene Galera / Jesuit Refugee Service).

 

Parallèlement aux entraînements et aux matchs, les animateurs sportifs dirigent également des activités liées aux thèmes de la protection, tels que l’inclusion des genres, le travail d’équipe, la coexistence pacifique et les échanges interculturels.

La sensibilisation à l’inclusion des filles est une priorité absolue. Comme Noha, la plupart des jeunes femmes ne pratiquaient aucun sport car leur famille ne les autorisait pas. Pour promouvoir l’inclusion, les animateurs sportifs organisent des réunions avec les parents. En abordant l’importance du sport pour les garçons et les filles, ils parviennent à convaincre de nombreuses familles de laisser leurs filles jouer.

 

Najwa est passionnée par l’inclusion des filles dans les activités physiques (Eden Oulatar / Jesuit Refugee Service).

 

Najwa, elle aussi, ne pratiquait aucun sport avant d’entrer dans la formation du JRS et de devenir enseignante. Aujourd’hui, elle apprécie l’activité physique et plaide pour que toutes les filles s’y adonnent. « Le sport est comme n’importe quel type d’éducation. Nous ne faisons pas de différence entre les garçons et les filles. Notre objectif est de former. »

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Sport for Protection in Chad