Rencontrez Serge, un réfugié qui dessine son avenir à la plume

26 septembre 2023

Serge, réfugié et dessinateur, pose avec ses dessins. Serge est un réfugié et un artiste qui dessine son avenir avec sa plume en Ouganda où il a été parrainé par le JRS pour poursuivre ses études.
Serge, réfugié et dessinateur, pose avec ses dessins (Service jésuite des réfugiés).

Serge* se tient devant une feuille blanche sur laquelle figure un tigre. Il esquisse les derniers détails de l’une des œuvres d’art avec lesquelles il a peuplé la salle de classe orange de son école à Kampala.

Originaire de la République Démocratique du Congo (RDC), il a été contraint, avec sa famille, de fuir vers l’Ouganda en 2009 à la recherche d’un endroit sûr où vivre. Il était très jeune et se souvient à peine de ce qui s’est passé la nuit où il s’est enfui. « Mon père était un chercheur d’or. Il était recherché par des hommes armés et, en 2005, il s’est enfui dans un endroit qu’aucun d’entre nous ne connaissait, ni moi, ni ma mère, ni les autres membres de notre famille », a expliqué Serge. Quatre ans plus tard, des hommes en armes ont attaqué sa famille dans l’espoir d’obtenir des informations sur le lieu où se trouvait son père, et ont tué ses grands-parents et sa tante. C’est ainsi qu’a commencé son voyage en tant que réfugié, qui a été un véritable périple.

« La vie en Ouganda n’était pas facile. Nous n’avions ni amis ni proches pour nous aider à nous installer. Nous n’avions pas de nourriture, nous essayions de survivre comme des oiseaux dans les airs », a-t-il commenté. Plus tard, il souhaitait aller à l’école, mais sa famille n’avait pas assez d’argent pour payer les frais de scolarité. En outre, Serge ne connaissait pas l’anglais et ne pouvait donc pas suivre les cours avec ses autres camarades de classe.

J'ai commencé à dessiner des portraits, des images et des œuvres d'art abstraites et à les vendre pour soutenir financièrement ma famille
Serge, réfugié Congolais et artiste vivant en Ouganda

» Pour Serge, l’art n’était pas seulement une passion, mais aussi un moyen de contribuer à son bien-être et à celui de sa famille. « Cependant, il était évident pour moi que la possibilité d’étudier de manière régulière était la seule chance pour moi de devenir une personne meilleure et non pas un ramasseur de déchets dans la rue. »

Il s’est donc inscrit au cours d’anglais du JRS à Nsambya, où il a obtenu d’excellents résultats et a été parrainé par le JRS pour commencer l’école primaire. Il a excellé à l’école, ce qui lui a permis d’obtenir deux autres bourses, l’une pour le collège jésuite Ocer Campion à Gulu et l’autre pour l’école secondaire Crested à Kampala. « J’espère poursuivre des études universitaires en génie civil. J’aimerais pouvoir combiner les deux choses qui me passionnent le plus, l’art et l’ingénierie : cela me rendrait enthousiaste. »

* Le nom a été modifié pour protéger l’identité de la personne.

* publié pour la première fois par le JRS Afrique de l’Est