Ouganda : l’Éducation ne Peut Pas Attendre a un impact sur l’éducation des filles

09 septembre 2019|Giulia McPherson, Directrice du plaidoyer et des opérations Jesuit Refugee Service/USA

La escuela secundaria de Itula fue fundada por la comunidad local en 1996 con el apoyo del JRS (Servicio Jesuita a Refugiados)

Moyo – Rosemary a fui le Soudan du Sud il y a deux ans à l’âge de 19 ans en raison du conflit qui englouti son pays d’origine. Elle a laissé la plupart de sa famille derrière elle pour trouver la sécurité dans l’Ouganda voisin. Aujourd’hui, elle est étudiante à l’école secondaire Itula à Moyo, dans le nord de l’Ouganda, à la frontière avec le Soudan du Sud. Quand je l’ai rencontrée plus tôt cette année, elle m’a dit : « L’éducation me donnera un avenir meilleur. »  

Selon le HCR, les filles réfugiées sont deux fois moins susceptibles d’être inscrites à l’école secondaire que les garçons. Bien que Rosemary ait défié ces obstacles, elle est toujours confrontée à un certain nombre de défis. Pour subvenir à ses besoins et à ceux de son grand-père paralysé, Rosemary vend des crêpes et utilise ce revenu pour payer ses propres frais de scolarité. Elle dort également chez une amie pendant la semaine parce que le camp de réfugiés où elle vit est trop loin de l’école.  

L’école secondaire Itula a été fondée par la communauté locale en 1996, avec le soutien du Service jésuite des réfugiés (JRS), en réponse aux besoins éducatifs des réfugiés qui fuyaient la guerre civile au Soudan. Le gouvernement local a assumé la responsabilité de l’école en 2005, car de nombreux réfugiés ont commencé à rentrer chez eux une fois que le conflit s’est calmé. En 2017, une nouvelle vague de réfugiés du Soudan du Sud a commencé à arriver et la nécessité pour Itula de servir la population locale de réfugiés est devenue de plus en plus critique.  

Aujourd’hui, l’école compte 1 420 élèves, dont 1 179 sont des réfugiés du Soudan du Sud. Parmi ces élèves, 42 % sont des filles. Ce qui rend Itula spéciale, c’est le soutien qu’elle a reçu de la communauté locale, des enseignants et des administrateurs dévoués, et des initiatives comme Education Cannot Wait (« l’Éducation ne Peut Pas Attendre » – ECW) qui ont investi dans la réhabilitation de l’école pour répondre aux besoins des élèves.  

ECW est le premier fonds mondial consacré à l’éducation dans les situations d’urgence pour répondre aux besoins en matière d’éducation des 75 millions d’enfants et de jeunes en situation de conflit et de crise. À ce jour, ECW a atteint 1,3 million d’enfants et de jeunes au cours de ses deux premières années d’exploitation et vise à mobiliser 1,8 milliard de dollars en financement pour l’éducation en contexte de crise d’ici 2021. 

En 2018, JRS a mis en œuvre une subvention d’ECW pour construire de nouvelles salles de classe, des dortoirs pour filles, un hébergement pour le personnel, des sanitaires séparés pour les garçons et les filles, et un incinérateur pour les produits sanitaires. Certaines de ces améliorations aident à relever les défis spécifiques auxquels sont confrontées les filles, ce que JRS a décrit dans un rapport récent – Her Future : Challenges and Recommendations to Increase Education for Refugee Girls (trad. : « Son futur : Défis et recommandations pour améliorer l’éducation des filles réfugiées »). Ces défis comprennent de longues distances pour atteindre l’école la plus proche, et des préoccupations connexes en matière de sécurité, et un manque de matériel et d’installations sanitaires. 

Ces améliorations ont eu un impact énorme sur la qualité de vie des élèves, des enseignants et de la communauté d’Itula. Pourtant, certains étudiants m’ont parlé de domaines où ils espèrent un changement. Evaline, une élève de 17 ans de l’école secondaire Itula, m’a dit : « Nous devons être capables de parler, de partager nos problèmes avec les autres, c’est ainsi que nous trouverons le courage. » La création de clubs sociaux et la possibilité de mentorat pour les filles afin de partager, de discuter et de défendre leurs besoins est un autre moyen important d’investir dans une éducation de qualité pour les filles réfugiées. Souvent, ces jeunes filles subissent un certain niveau de traumatisme ou de violence en raison de leur déplacement. Promouvoir un environnement d’apprentissage sûr et protecteur pour les filles est essentiel pour assurer leur réussite scolaire.  

Les organisations de la société civile, y compris JRS, ont uni leurs forces pour exprimer notre soutien à l’éducation ne peut pas attendre alors qu’elle s’efforce de soutenir une éducation de qualité pour près de 9 millions d’enfants chaque année dans certaines des pires crises humanitaires au monde. Ce n’est qu’en réunissant des acteurs internationaux de l’aide humanitaire et de l’aide au développement, ainsi que des donateurs publics et privés, que nous pourrons continuer à répondre aux besoins d’étudiants comme Rosemary et Evaline, ainsi qu’aux millions d’autres jeunes touchés par les conflits et violence. 

 

Cette histoire a été publiée à l’origine par Giulia McPherson à Global Campaign for Education US