Liban : la résilience de Nahida est une histoire de femmes inspirant les femmes

08 mars 2020|Nadine Malli, JRS Liban

Nahida lors d’une cérémonie au Centre JRS Frans van der Lugt (FVDL) à Borj Hammoud, Liban. (Service Jésuite des Réfugiés)

Perdre quelqu’un que vous aimez est une expérience douloureuse que n’importe qui peut traverser ; il faut du temps et des mécanismes d’adaptation pour surmonter le chagrin qui demeure à l’intérieur. Nahida, 45 ans, a perdu son fils de 21 ans en Syrie, il y a quatre ans. Bien qu’elle ait senti qu’une partie d’elle avait disparu, elle n’a pas baissé les bras. Elle se réveille tous les jours en essayant de se remettre de sa perte et de rester forte.

Nahida s’est enfuie au Liban il y a sept ans avec ses quatre enfants et son mari, dont deux vivent avec elle aujourd’hui à Nabaa’, une zone proche du Centre social Frans van der Lugt (FVDL) de JRS à Borj Hammoud. « Je fréquente le Centre JRS depuis deux ans. J’ai connu Centre grâce à mes voisins qui m’ont motivée à me joindre à l’équipe, à participer aux séances et à suivre des cours », explique Nahida.

Nahida inspire toutes les femmes autour d’elle, à commencer par ses proches : ses filles, ses belles-filles et ses amies du Centre. Elle les exhorte à prendre des initiatives et à s’instruire pour qu’elles puissent se connaitre mieux elles-mêmes. « Ici, au Centre, un nouveau monde m’a ouvert ses portes. Je suis devenue plus mature et plus ouverte d’esprit qu’auparavant grâce aux nouvelles informations que nous recevons et aux gens que je rencontre. Je n’ai pas poursuivi mes études en Syrie, mais je suis curieuse d’apprendre de nouvelles choses en dehors de l’école ou de l’université, et je motive d’autres femmes à faire de même », explique Nahida.

Je suis curieuse d’apprendre de nouvelles choses en dehors de l’école ou de l’université, et je motive d’autres femmes à faire de même.
Nahida, réfugiée syrienne, Centre social FVDL de JRS

Nahida profite pleinement des cours offerts au Centre JRS : elle suit des cours de maquillage le matin, et des cours d’anglais et de cuisine l’après-midi. « En Syrie, j’avais mon propre salon de beauté. J’avais l’habitude de faire différentes coiffures pour les femmes. J’aime leur montrer leur beauté et les rendre élégantes. La coiffure et le maquillage peuvent parfois remonter le moral de ces femmes et les faire se sentir mieux dans leur peau », explique Nahida avec passion.

Nahida aime apprendre de nouvelles recettes dans le cours de cuisine et les enseigner aux autres. « J’aime cuisiner et faire essayer ma nourriture aux autres. Cela me rend heureuse quand quelqu’un complimente ma cuisine. »

Selon Iman, travailleuse sociale au Centre, les femmes qui assistent aux programmes partagent leurs histoires les unes avec les autres. Elles entendent d’autres personnes qui ont vécu des situations plus difficiles. C’est une sorte de consolation pour elles et cela les aide à se sentir mieux. Interrogée au sujet du Centre, Nahida répond que « le fait d’entendre des histoires différentes et de rencontrer de nouvelles personnes enrichit mes expériences et me permet de voir les choses d’un point de vue différent ».

Ici, j’ai appris à être une femme forte, comment être en charge de tout dans ma vie.
Nahida, réfugiée syrienne, Centro FVDL del JRS

Nahida continue de décrire son expérience avec JRS en disant : « Ici, j’ai appris à être une femme forte, comment être en charge de tout dans ma vie. Iman m’a beaucoup soutenue, elle est toujours à l’écoute de mes problèmes et me donne des conseils. Elle me fait me sentir mieux et optimiste sur la vie. »

Le Centre social FVDL a aidé Nahida à se développer personnellement ; Nahida a changé sa vie et s’est engagée davantage dans la communauté. Elle a beaucoup d’amis avec qui elle communique, tant à l’intérieur du Centre qu’à l’extérieur.

Nahida est attachée au Centre dans la mesure où elle souhaite qu’il y ait toujours une branche JRS dans n’importe quel pays où elle va. Elle espère un avenir meilleur et plus sûr pour elle et ses enfants, et la paix dans le monde.