Les formateurs en TIC améliorent l’autosuffisance des réfugiés dans le camp de Kakuma
01 mai 2023
Il n’est jamais facile de transformer une passion en travail. La situation est encore plus difficile pour les personnes vivant dans le camp de réfugiés de Kakuma, au Kenya, où les possibilités d’emploi sont rares et où la stabilité économique est un défi majeur, en particulier pour les jeunes réfugiés. Grâce au Programme d’Inclusion Numérique (DIP), le JRS, en partenariat avec Konexio, offre aux réfugiés du camp la possibilité de développer de nouvelles compétences et d’accéder à des emplois en ligne.
Taban, 22 ans, est originaire du Sud-Soudan et vit dans le camp de réfugiés de Kakuma depuis 19 ans. Il se considère comme un technophile : il aime s’intéresser à la technologie sous toutes ses formes. Animé par une passion pour le numérique et déterminé à la partager avec d’autres, il a décidé de participer au programme de « Formation des formateurs » (FdF) pour devenir enseignant en technologies de l’information et de la communication (TIC) pour notre nouveau DIP à Kakuma. Au cours de cette formation de huit semaines, il acquerra les techniques nécessaires pour enseigner à de nouveaux étudiants ou à de jeunes étudiants intéressés les systèmes d’exploitation informatiques, les formules Excel, la communication professionnelle avec les clients, et bien d’autres notions encore.
Les compétences acquises aideront ses étudiants et lui-même à mieux naviguer dans le monde des emplois freelance en ligne. « Cette formation me permet d’approfondir mes connaissances dans l’un des domaines professionnels qui connaît la plus forte croissance au XXIe siècle : le freelancing, ou travail indépendant. Je peux maintenant postuler à des emplois en ligne en toute confiance. Je crois que je découvre une nouvelle version de moi-même, peut-être une version numérique », a déclaré Taban.
L’intérêt de Taban à devenir un lien entre la technologie et la facilitation de l’éducation est né de ses expériences en tant qu’enseignant assistant et coach en TIC à l’école secondaire pour réfugiés Greenlight et à l’école élémentaire Ngundeng. « Je suis enthousiaste à l’idée de partager mon expérience de la formation FdF avec mes premiers étudiants, afin qu’ils puissent changer leur vie et bénéficier d’une plus grande viabilité financière après la formation. Par ailleurs, j’ai toujours ambitionné de faire évoluer ma profession indépendante. Les services de soutien et de mentorat pour les étudiants constitueront également mon principal objectif. »
Collègue de Taban dans le programme de formation et résident du camp de réfugiés de Kakuma, Juma connaît également l’impact de ce programme sur la vie des réfugiés. Passionné de technologie depuis plusieurs années, il est également un ancien coach et mentor en TIC. Son expérience lui a permis d’acquérir les compétences essentielles pour répondre aux besoins des étudiants. « J’ai enseigné dans un lycée en 2017 avant de m’inscrire à l’université. Mon caractère m’a permis d’établir des relations productives et saines avec tous mes élèves, car j’aime écouter leurs opinions, leurs commentaires et leurs points de vue. Cela me permet de définir des approches pédagogiques adaptées à chacun d’entre eux, car en les écoutant, je peux explorer leurs besoins, leurs intérêts, leurs préoccupations et leurs aspirations professionnelles. »
À la fin de la formation, Juma et Taban rejoindront l’équipe de formateurs du JRS-Konexio, où ils travailleront pour permettre aux étudiants d’entrer en contact avec le monde numérique, en améliorant de manière exponentielle leurs compétences numériques et en augmentant leurs chances d’améliorer leurs conditions de vie sociales et professionnelles.
« En tant que personne passionnée par l’enseignement et l’apprentissage de nouvelles compétences, ce programme m’offre la possibilité d’acquérir de nouvelles connaissances dans le domaine de la programmation. J’ai hâte d’utiliser les compétences, les connaissances et les expériences acquises dans le cadre de la formation FdF pour améliorer la vie des nouveaux étudiants, et de me lancer dans le travail indépendant pour gagner un meilleur salaire », a conclu Juma.
*Article basé sur des interviews publiées à l’origine par Konexio.