L’éducation contribue à l’instauration d’une paix durable en dépit des déplacements de population

24 janvier 2024

Des filles suivent des cours dans une école de Goz Beida, au Tchad. L'éducation apporte la stabilité et un sentiment de normalité, et contribue à l'instauration d'une paix durable en dépit des déplacements.
Des filles suivent des cours dans une école de Goz Beida, au Tchad (Service jésuite des réfugiés).

Le droit à l’éducation est une bouée de sauvetage pour les réfugiés et les personnes déplacées qui offrent une stabilité et un sentiment de normalité. Les écoles sont des lieux sûrs qui réduisent le risque d’exposition aux abus et à la violence pour les personnes les plus vulnérables. L’accès à l’éducation favorise la guérison et l’acquisition de nouvelles compétences, ce qui permet aux réfugiés de libérer tout leur potentiel et de participer facilement à la vie de leur nouvelle communauté.

Cependant, des milliers de réfugiés et de personnes déplacées sont privés de leur droit à l’éducation. Sans accès à une éducation de qualité, ils sont souvent empêchés de retrouver l’espoir et de se préparer correctement à leur avenir, aussi incertain soit-il.

L’éducation au service de la protection des filles vivant dans des contextes de déplacement

Dans les situations fragiles, comme celle de l’exil, le fait de rester à l’école protège les filles contre les violences sexuelles et fondées sur le genre, les mariages d’enfants et les grossesses précoces. Pourtant, les filles déplacées font partie de celles qui sont confrontées à des difficultés disproportionnées pour accéder à l’éducation et la poursuivre.

La poursuite de leur éducation ouvre la voie à l’autonomie, permettant aux filles de contribuer activement à la croissance et au bien-être de leur famille et de leur communauté.

Relevez le défi et allez de l'avant malgré les obstacles
Divine, réfugiée et étudiante en infirmerie au Malawi.

C’est le cas de Divine, qui a grandi dans le camp de réfugiés de Dzaleka, au Malawi. La complexité de la vie dans un camp de réfugiés a été aggravée par le fait que son beau-père ne voyait pas l’intérêt d’offrir une éducation à une fille. Elle a été contrainte de faire des travaux ménagers plutôt que d’aller à l’école. Déterminée à réaliser son rêve de devenir infirmière, elle a réussi à terminer l’école secondaire. Après avoir rencontré le JRS, Divine a reçu une bourse et étudie aujourd’hui les soins infirmiers à l’université de Mzuzu.

« Relevez le défi et allez de l’avant malgré les obstacles », dit-elle à d’autres filles et femmes réfugiées, les encourageant à étudier et à avoir la possibilité de choisir elles-mêmes l’avenir qu’elles souhaitent.

Pour contrecarrer le phénomène de l’abandon scolaire, le JRS propose également des Programmes d’Éducation Accélérée (AEPs) (cette ressource est disponible en anglais).

Il s’agit de programmes d’apprentissage flexibles et adaptés à l’âge des bénéficiaires, dont l’objectif principal est de fournir une éducation de qualité sans laisser personne de côté. Nous fournissons aux étudiants des compétences éducatives qui compensent les années passées en dehors de la tranche d’âge habituelle de l’enseignement secondaire en raison de perturbations de la vie liées à des crises.

L’éducation aide les enfants à surmonter l’expérience néfaste du déplacement

Offrir aux enfants un soutien éducatif dans une atmosphère sûre et bienveillante favorise leur épanouissement socio-émotionnel et leur bien-être. Cela leur permet de cultiver leurs talents et leurs capacités, et facilite leur participation positive à de nouvelles communautés.

Pour les enfants déplacés, s’adapter à un nouveau contexte n’est pas facile. La violence, la discrimination et l’exclusion sociale causent des blessures invisibles aux enfants et aux jeunes réfugiés. Les expériences négatives associées à la fuite de leur pays d’origine et à leur arrivée dans de nouvelles communautés d’accueil peuvent fortement affecter leur santé mentale et physique, leur développement cognitif et leurs résultats scolaires.

C’est ce qui est arrivé à Leila. Elle s’est réfugiée au Liban à la suite du conflit en Syrie, car la guerre a eu un impact sur sa vie personnelle et scolaire. La difficulté d’accéder à l’enseignement public, en raison de l’absence de documents officiels, a été aggravée par les atrocités vécues pendant le conflit.

Ses parents l’ont inscrite dans une école gérée par le JRS à Mikseh. Grâce à une intervention intégrée de santé mentale et de soutien psychosocial (MHPSS) et à l’éducation, Leila a découvert son talent et sa passion pour le dessin et la peinture.

L’art est devenu son moyen de guérison, lui permettant d’exprimer et de traiter les émotions et les expériences qui ont marqué son parcours.

L’éducation facilite le dépassement des obstacles à l’apprentissage inclusif pour les enfants handicapés

Le manque d’enseignants et de personnel éducatif qualifiés, l’insuffisance des infrastructures physiques et du matériel pédagogique sont autant d’obstacles à la scolarisation de nombreux élèves, en particulier ceux qui souffrent d’un handicap.

L’exclusion des activités sociales et de l’accès à l’éducation les rend très vulnérables aux abus, à la stigmatisation et au rejet des autres membres de la société.

La création d’environnements d’apprentissage inclusifs permet d’abattre les barrières physiques, sociales, culturelles et politiques qui marginalisent les enfants handicapés et les empêchent de bénéficier des mêmes opportunités que leurs pairs.

Le JRS a développé un guide pour améliorer et soutenir les projets d’éducation inclusive et pour accompagner le personnel du JRS sur le terrain dans la création d’un environnement d’apprentissage plus inclusif.

L’éducation permet aux personnes déplacées de devenir autonomes et indépendantes sur le plan économique

L’amélioration des possibilités d’éducation peut aider les réfugiés à déterminer leur propre avenir. Cela permet non seulement d’atteindre l’autosuffisance économique, mais aussi de restaurer la dignité, la confiance et l’espoir, favorisant ainsi l’intégration dans la communauté locale et renforçant la cohésion sociale.

Les gens me félicitent pour cette initiative. Je suis très fière et tous mes amis ici m'encouragent.
Mahamat, réfugié et entrepreneur en République centrafricaine.

Grâce à la formation professionnelle et au programme JRS Pathfinder, les jeunes acquièrent des ressources et des connaissances qui leur permettent de s’épanouir sur le plan professionnel et personnel. Mahamat est l’un des participants à ces projets.

Il est réfugié à Garoua Boulai, une ville située à la frontière entre le Cameroun et la République centrafricaine (RCA). Contraint d’abandonner l’école dans son pays, Mahamat a suivi, à son arrivée au Cameroun, une formation en maintenance informatique et a ouvert sa propre entreprise. Il propose des services de photocopie, d’impression, de réparation d’ordinateurs et autres. Il estime qu’il s’agit d’une ressource vitale pour la communauté, car le monde est aujourd’hui informatisé et les habitants de Garoua Boulai ont également besoin d’accéder à ce type de services. « Les gens me félicitent pour cette initiative. Je suis très fière et tous mes amis ici m’encouragent », affirme-t-il.

L’éducation ne consiste pas seulement à apprendre, mais aussi à guérir, à promouvoir des relations significatives et à construire des communautés pacifiques et résilientes. Elle engendre l’espoir tout en préparant les réfugiés à relever les défis à venir.