Le défi de l’accès à l’éducation pour les réfugiés soudanais au Tchad
05 juillet 2023
Depuis l’escalade du conflit au Soudan en avril, des milliers de personnes continuent de fuir le pays en quête de sécurité. Nombre d’entre eux, principalement des femmes et des enfants, ont trouvé refuge dans le pays voisin, le Tchad, tandis que d’autres ont été relogés dans d’autres régions du pays ou attendent toujours dans les villes frontalières.
Sadia* a été transférée dans le camp de réfugiés de Djabal, dans l’est du pays. Elle a fui le Soudan seule avec ses neuf enfants, « nous avons échappé aux hostilités de la guerre. Je veux la paix pour mes enfants et je souhaite qu’ils puissent aller à l’école au Tchad ».
Le JRS Tchad fait partie de la réponse inter-agences dans les régions de Ouaddai, Silla et Wadi Fira. Les efforts du JRS se concentrent sur l’éducation des enfants, l’identification des enfants d’âge scolaire dans les sites d’accueil et des enseignants qualifiés, ainsi que la distribution de matériel scolaire et la sensibilisation à l’importance de l’accès à l’éducation. Le JRS travaille également avec les autorités locales tchadiennes pour s’assurer que les enfants réfugiés sont acceptés dans les écoles nationales officielles. C’est dans le cadre de ce processus de plaidoyer que les écoles des camps ont été reconnues et officialisées en tant qu’écoles publiques.
« Il y a beaucoup d’enfants dans de petites salles de classe », explique Saleh*, directeur de l’école secondaire du camp de réfugiés de Djabal. Les principaux obstacles à l’accès à l’éducation des enfants réfugiés sont le manque de ressources. « Les réfugiés soudanais ont perdu une grande partie de l’année scolaire en raison du déclenchement de la guerre. Nous nous efforçons de rattraper le temps perdu dans leur éducation. »
Ahmad*, un enseignant soudanais du camp de réfugiés de Djabal, est un excellent modèle pour les enfants, car il a vécu directement le déplacement en 2004. Au Tchad, il a rencontré le JRS, qui l’a soutenu dans la poursuite de ses études. « Je raconte aux enfants ma propre histoire, car j’ai également fui le Soudan et je suis maintenant professeur ici. J’essaie de leur expliquer que, dans cette école, ils peuvent se sentir en sécurité, au calme, et que, petit à petit, ils oublieront les horreurs qu’ils ont vécues. À l’école, nous essayons de leur offrir un avenir meilleur. »
La situation des personnes qui continuent d’arriver au Tchad est extrêmement vulnérable. Les ONG travaillant sur le terrain n’ont pas les capacités suffisantes pour couvrir tous les besoins. Nous appelons à un soutien pour apporter une réponse digne et solide aux personnes fuyant la violence.
*nom de fantaisie destiné à protéger l’identité de la personne