Maïmouna offre aux enfants déplacés du lac Tchad un avenir à l’abri de la violence.
12 décembre 2023
Il est 10 heures du matin dans l’école bleue de Bagasola et la chaleur est insupportable. Les élèves font une pause entre les cours, certains assis sur le rebord de la fenêtre en train de discuter, d’autres se préparant à aller chercher de l’eau au puits avant le début de la prochaine leçon. Maïmouna Konate est responsable du projet d’éducation du JRS à Bagasola, dans la région du lac Tchad.
Maïmouna a commencé son expérience au service des personnes déplacées dans son pays, la Côte d’Ivoire. « Je travaillais pour une organisation non gouvernementale (ONG) qui apportait un soutien aux réfugiés du Liberia et aux rapatriés. C’est à partir de cette expérience que j’ai décidé de m’engager sur le plan moral et professionnel dans la défense des droits des réfugiés. »
Plus de 6 000 enfants fréquentent chaque jour l’école de Bagasola, y compris des réfugiés et des enfants de la communauté locale. Le contexte dans lequel Maïmouna vit et travaille n’est pas facile : l’un des plus grands défis est d’assurer l’accès à l’éducation. Les déplacements constants des populations constituent également un obstacle majeur à l’accès à l’éducation : « lorsque les gens sont confrontés à la présence de groupes armés, ils se déplacent et quand la situation se calme, ils essaient de retourner dans leur village d’origine, ce qui signifie qu’ils sont constamment en mouvement. »
Les inondations fréquentes, qui détruisent les maisons, les récoltes et les biens des personnes touchées, ont un impact direct sur le système éducatif, ce qui ne fait qu’aggraver la situation. De nombreuses écoles sont détruites, des puits et des latrines sont inondés. Ces phénomènes entravent la scolarisation de nombreux enfants et les exposent au risque d’être recrutés par des groupes armés dans la région, ou d’être soumis à des mariages forcés et à des grossesses précoces.
Le JRS fournit des services permettant l’accès à une éducation de qualité pour les enfants du camp de réfugiés de Dar Es Salaam et dans plusieurs écoles situées dans quatre villages : Darmain, Baboul, Ngouboua et Tchoukoutalia. « Pour promouvoir la paix, nous travaillons principalement dans le domaine de l’éducation », explique Maïmouna.
Malgré les difficultés, elle garde espoir et croit fermement que l’éducation renforce la cohésion sociale et peut améliorer la qualité de vie des gens.