La pâtisserie ouvre un chemin vers le bonheur pour une femme nigériane en Italie
27 juin 2025
Voici le témoignage de Faith, une femme nigériane, accueillie et accompagnée par JRS Italie/Centro Astalli. Elle a récemment reçu une aide financière pour suivre une formation en pâtisserie, représentant l’ultime étape d’un parcours d’accompagnement structuré, entamé depuis un certain temps déjà.
Connaissez-vous le parfum des douceurs tout juste sorties du four ? Cet arôme chaleureux de sucre, de lait et de cacao qui emplit la maison et lui donne une âme ? Enfant, je passais des heures dans la cuisine à préparer des gâteaux et des pâtisseries. J’aimais l’idée d’accueillir ma famille le soir avec cette odeur réconfortante, après une longue journée de travail. Avec une simple part de gâteau, je voulais leur faire oublier leurs soucis – ne serait-ce qu’un instant – et, quand j’y parvenais, mon cœur débordait de joie. Oui, c’est cela que je voulais faire en grandissant : répandre la joie à travers mes desserts.
Mais un jour – ce jour maudit – la guerre interreligieuse au Nigéria m’a tout arraché. Seule, sans famille ni toit, j’ai dû fuir mon pays à la recherche de protection. En un instant, je suis devenue l’une des nombreuses personnes en fuite. D’abord le désert, puis la mer.
Oublier a été difficile. Recommencer à zéro l’a été encore plus – un nouveau pays, une nouvelle langue, une nouvelle version de moi-même. Je me sentais comme une enfant, obligée d’apprendre tout depuis le début, dans un monde qui me semblait trop grand. Mais cette fois, je n’avais plus ma cuisine pour me sentir chez moi. En Italie, chaque pas que je faisais me faisait avancer un peu plus ; je le devais à ma famille, et je me le devais à moi-même. Mais je n’étais pas heureuse. Faire des gâteaux me manquait, préparer des douceurs, sentir à nouveau cette odeur familière.
Alors j’ai commencé à chercher des cours de pâtisserie en ligne. Il y en avait beaucoup, mais chaque fois que je voyais le prix, mon espoir s’effondrait et je me disais : « Je n’y arriverai jamais. »
J’ai contacté JRS Italie/Centro Astalli, et ensemble nous avons cherché une solution. Quelques semaines plus tard, j’ai reçu l’appel qui a changé ma vie : il était possible de financer les frais du cours grâce à un projet soutenu. J’allais commencer quelques jours plus tard. Je n’y croyais pas – c’était comme un rêve.
La formation a duré trois mois. Chaque après-midi, je pénétrais dans cette cuisine et je respirais ce parfum de chez moi – une odeur qui remplissait mon cœur et me redonnait espoir. J’ai appris de nombreuses techniques, découvert de nouvelles recettes, et acquis les compétences nécessaires pour exercer le métier dont je rêvais depuis toute petite.
Aujourd’hui, je travaille dans une pâtisserie à Rome. Chaque jour, j’attache mon tablier, j’allume le four, j’enfonce mes mains dans la pâte, et, en cuisinant, je ressens renaître en moi quelque chose que je croyais perdu depuis longtemps. Je suis de nouveau heureuse.
JRS Italie/Centro Astalli accompagne de nombreux migrants forcés dans la construction de leur nouvelle vie au sein de leurs communautés. À travers le projet « Stand Together – Tools and Actions to Dream, Plan and Build a New Framework for Working and Training Inclusion of Forced Migrants », financé par la Fondazione BNL – Gruppo BNP Paribas, JRS Italie/Centro Astalli a offert des opportunités de formation, renforçant les compétences professionnelles et personnelles, et ouvrant des voies vers un emploi durable.