Investir dans des possibilités de subsistance pour les réfugiés au milieu du COVID-19

30 avril 2020

L’un des principaux projets de subsistance de JRS Kenya est le magasin artisanal Mikono, qui vend les produits fabriqués par des réfugiés comme des sacs à main, des sculptures en bois, des peintures, des bijoux et du beurre d’arachide. Les produits sont tous fabriqués à la main dans le complexe JRS de Nairobi par des réfugiés qui ont participé à une formation professionnelle JRS ou qui ont bénéficié d’un micro-crédit pour lancer une activité génératrice de revenus. La vente de leurs produits à Mikono est une importante source de revenus.

Comme la plupart des entreprises, Mikono a souffert des effets et des restrictions causés par la pandémie de COVID-19. Mais à Mikono, nous considérons qu’il est de notre devoir d’accompagner les réfugiés malgré ces limitations et nous avons essayé de nous adapter à la nouvelle situation. Notre plus grand défi est de finaliser le développement d’une boutique en ligne stable et fonctionnelle, qui nous permet d’offrir aux fournisseurs une plate-forme pour vendre leurs articles, même si la porte d’entrée est fermée. Un site de commerce électronique ouvrira Mikono non seulement au Kenya, mais au monde entier.

Teddy Salimo dirige actuellement la boutique Mikono. Teddy et son équipe ont travaillé dur et ont consacré beaucoup de temps et d’énergie à élever ce projet au niveau suivant.

Teddy Salimo runs the JRS Mikono shop, which sells refugee-made handicrafts.

Comment le projet Mikono Shop a-t-il commencé ?

Le projet a débuté au début des années 90 grâce à James Martin SJ, dans le but principal de lier les compétences et les produits des réfugiés avec le marché local. Et depuis lors, il est devenu une source de revenus clé pour de nombreux réfugiés qui y vendent leurs produits.

Pourquoi considérez-vous Mikono comme un atout important pour accompagner les réfugiés ?

Chaque article en vitrine à la boutique est un indicateur positif des interventions de JRS sur des projets de subsistance viables. Mikono est un lieu où la promotion de l’autonomie des réfugiés est réalisée. La boutique a permis aux réfugiés de transformer leurs talents en profession pour gagner leur vie. Les réfugiés peuvent obtenir des prix justes pour leurs produits. Grâce à de fréquentes études de marché menées par JRS, nous nous assurons que le prix est équitable tant pour le fournisseur que pour le client.

Pourriez-vous décrire Mikono et son rôle en quelques mots ?

Mikono est une source de résilience, elle donne aux réfugiés l’accès au marché et un moyen de subvenir aux besoins de leurs familles.  Sa continuité prouve le succès de ce projet. Elle engage des familles depuis près de 30 ans, dont certaines depuis ses débuts.

Comment le COVID a-t-il affecté l’activité à Mikono ?

Nous avons cessé d’accepter les livraisons des fournisseurs et fermé le magasin, conformément aux recommandations du gouvernement. Pour cette raison, nous n’avons enregistré aucune vente à la boutique depuis le 20 mars. Cela affecte négativement les conditions de vie de plus de 60% des fournisseurs qui dépendent de la boutique pour vivre. Les fournisseurs ont dû se servir de leur trésorerie, et l’exploration de nouveaux marchés physiques a cessé.

Où voyez-vous le projet dans 5 ans ?

Avoir une plate-forme e-commerce pleinement réussie qui nous permettra de répondre aux besoins de chaque client de n’importe quelle partie du monde. Le projet sera autonome et ouvrira des portes à un plus grand nombre de produits fabriqués par des réfugiés !

Qu’est-ce que vous a apporté Mikono ?

Travailler avec les réfugiés m’a rendu plus humble. Travailler à Mikono m’a appris à prendre tout le monde tel qu’il est, et à apprendre à travailler avec des gens avec des capacités différentes, et avec des besoins et des antécédents différents.

Avoir le même espace pour tant de profils différents de fournisseurs m’a fait comprendre leurs limites et leurs différences, et donc apprendre à être tolérant et faire de mon mieux pour m’assurer qu’ils ont tous des chances égales, et que personne n’est laissé pour compte.

Bien que toujours en gardant une relation professionnelle, pour donner des chances égales, j’ai développé des relations plus étroites avec certains fournisseurs. J’ai appris leurs possibilités, les besoins de leur famille et leurs défis. J’essaie toujours de garder une relation constante et étroite avec chacun d’eux, dont certains avec qui je travaille depuis de nombreuses années.