En Inde, les étudiants déplacés et les étudiants de la communauté d’accueil sont des vecteurs de paix

17 octobre 2023

Dans le nord-est de l'Inde, le JRS organise des « Sessions de Paix » avec des étudiants déplacés et des élèves de la communauté locale. Élèves participant aux « Sessions de Paix » en Inde.
Élèves participant aux « Sessions de Paix » en Inde (Service jésuite des réfugiés).

Au collège de Vengthlang, les élèves de la classe VIII sont assis en demi-cercle autour de leur professeur. Leurs yeux sont fixés sur le mur jaune, sur lequel le cours du jour est projeté. Lorsque le projecteur s’éteint, leurs regards rencontrent ceux des autres camarades de classe, et ils commencent à échanger et à discuter ensemble. L’école est située dans la commune de Vengthlang Champai, dans le nord-est de l’Inde, où une grande communauté de personnes déplacées de force du Myanmar réside. Le JRS y organise des « Sessions de Paix » pour les élèves de la communauté myanmaraise et les élèves de la communauté locale.

J'ai appris à être en paix avec moi-même et à résoudre les problèmes grâce au dialogue et à l'établissement de relations pacifiques avec mes pairs et mes mentors
Khin Win*, 14 ans, une jeune fille qui a dû quitter sa maison et se réfugier en Inde en raison de la violence qui sévit au Myanmar

Pour les enfants déplacés, il n’est pas facile de s’adapter à un nouveau contexte. La difficulté liée à l’adaptation à un système éducatif complètement différent de celui en place au Myanmar, ainsi que le fait de devoir apprendre la langue de la communauté locale, peuvent conduire à une situation très stressante. En raison de certaines différences sociales et culturelles, les élèves sont parfois confrontés au harcèlement et à la discrimination. « J’avais l’habitude de me moquer des autres enfants qui vivaient dans une condition différente de la mienne. Maintenant, je sais qu’il est parfois nécessaire de se mettre à la place des autres, de faire attention aux mots que l’on utilise car ils peuvent blesser, et que la discrimination entre les personnes ne devrait pas exister », déclare Khin, 13 ans, originaire de Kanaan, et l’une des participantes aux sessions.

Les équipes du JRS organisent des « Sessions de Paix » dans le pays, dans le but de prévenir de telles situations en faisant de l’école un espace sûr où les élèves peuvent eux-mêmes construire des ponts entre les communautés déplacées et locales, facilitant ainsi la cohésion sociale et la réconciliation. « Des sessions ont déjà été organisées dans quatre villes où le projet se déroule, mais il y a encore d’autres endroits où elles peuvent avoir lieu. C’est la première fois que nous introduisons ce type d’activité dans des écoles du nord-est de l’Inde, et nous avons été surpris par la réaction positive des élèves. Nous croyons et espérons que ce projet continuera à créer une meilleure compréhension et une plus grande empathie entre les personnes déplacées de force et les communautés d’accueil », conclut un facilitateur des sessions et membre de l’équipe du JRS.

Je sais qu'il est parfois nécessaire de se mettre à la place des autres, de faire attention aux mots que l'on utilise car ils peuvent blesser
Khin*, 13 ans, originaire de Kanaan, et l'une des participantes aux "Sessions de Paix"

* le prénom a été modifié pour protéger l’identité de la personne