Briser les barrières : un service de bus ouvre la voie à l’égalité en matière d’éducation en Jordanie
11 avril 2023
Depuis 2019, l’enregistrement des réfugiés en Jordanie est soumis à de nombreuses restrictions qui rendent difficile l’obtention du statut de réfugié. De ce fait, nombre d’entre eux se retrouvent dans une situation très vulnérable, ne pouvant bénéficier d’aucune des aides accordées aux réfugiés enregistrés.
Les centres du JRS à Amman sont un lieu d’accueil et de rencontre, où les gens sont servis en fonction de leurs besoins, indépendamment des papiers qu’ils détiennent. Des réfugiés originaires de différents pays, tels que le Soudan, la Syrie, la Somalie, le Yémen, l’Irak et l’Érythrée, se réunissent pour apprendre, étudier et se soutenir mutuellement.
Fathia vient du Soudan et elle étudie l’anglais au JRS parce qu’elle veut l’enseigner aux enfants et, si un jour elle retourne au Soudan, à encore plus d’enfants là-bas. Elle déclare : « Je prends le bus parce que c’est sûr, et parce que c’est un soutien financier, cela nous aide beaucoup. S’il n’y avait pas de bus, ce serait très difficile, car je n’ai pas assez d’argent et je ne pourrais pas venir ici ».
Amman ne dispose pas d’un système de transport public desservant l’ensemble de la ville, et les habitants se déplacent la plupart du temps en taxi. Pour de nombreux étudiants du JRS, les frais de transport pour se rendre au centre constituent une charge qu’ils ne peuvent pas assumer. Pour répondre à ce besoin, le programme Pathfinder du JRS propose un service de bus, avec différentes lignes qui traversent la ville pour aller chercher les étudiants et les amener dans les centres de manière sûre et abordable.
Mona est originaire d’Irak et s’est installée en Jordanie en 2018 ; elle a 20 ans et étudie l’anglais le soir, deux fois par semaine. Elle vit dans un quartier éloigné des centres du JRS. « S’il n’y avait pas de bus de nuit, je ne pourrais pas venir seule le soir. Et mes parents se sentent rassurés par le fait que j’arrive et que je reparte en bus. J’apprécie vraiment qu’il y ait des bus pour nous aider ».
En effet, ce n’est pas seulement une question d’argent. De nombreuses femmes participant au cours estiment que ce service leur permet de se rendre dans les centres en toute sécurité. Les étudiantes qui suivent les cours du soir préfèrent prendre le bus plutôt qu’un taxi, où le harcèlement peut parfois se produire.
Le programme Protection et MHPPS du JRS est conscient des difficultés quotidiennes auxquelles les réfugiés sont confrontés et qui les empêchent souvent de participer aux sessions et aux cours. C’est pourquoi le JRS a créé un service de garderie, où les étudiants et les participants aux projets peuvent laisser leurs enfants dans un environnement sûr et agréable. « Sans la garderie, je ne pourrais pas assister aux cours. Nous sommes seules ici, nous n’avons personne d’autre », explique Roghaia, qui est arrivée récemment en Jordanie en provenance du Soudan. Elle est rassurée de pouvoir laisser son enfant de 2 ans dans un espace sûr avec d’autres enfants pendant qu’elle étudie l’anglais.