Depuis 45 ans, le Service Jésuite des Réfugiés (JRS) s’est engagé sans relâche en faveur des réfugiés et des personnes déplacées de force dans le monde entier. Aujourd’hui, le JRS est actif dans 58 pays, fournissant une aide et des services essentiels aux plus démunis, tout en cherchant à renforcer la résilience, l’autonomie et la capacité d’agir des personnes qui bénéficient de ces services.

Au cœur de notre mission se trouve un engagement profond à accompagner les personnes dans leur périple, en restant proches des communautés et des individus contraints de fuir, en particulier les plus vulnérables et les plus marginalisés.

Cet engagement repose sur les principes humanitaires et l’enseignement social catholique qui mettent l’accent sur la dignité de chaque personne, indépendamment de sa nationalité ou de son statut ; notre engagement s’appuie aussi depuis longtemps sur l’accompagnement, qui guide le JRS depuis sa fondation et continue d’inspirer ses efforts.

Afin de mener à bien cette mission essentielle, le JRS a besoin du soutien des individus, des organisations, des gouvernements et des communautés qui se montrent solidaires envers celles et ceux confrontés à des situations difficiles. Ensemble, nous pouvons faire en sorte que personne ne soit abandonné dans les moments de plus grande détresse.

Le vendredi 24 janvier, l’administration Trump a ordonné la suspension de toute aide internationale. Ce gel a également entraîné un arrêt total du travail, les fonds nécessaires pour couvrir les dépenses opérationnelles de base, les frais généraux et les frais de personnel n’ayant pas pu être versés. Les seules exemptions initiales concernaient les programmes alimentaires d’urgence et l’aide militaire à Israël et à l’Égypte. Le mercredi 29 janvier, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a élargi les dérogations pour inclure les programmes humanitaires qui fournissent des médicaments vitaux, des services médicaux, de la nourriture, des abris et une aide à la subsistance.

Cette action sans précédent a eu des répercussions dans le monde entier, car les programmes de soins vitaux qui permettent de sauver certaines des communautés les plus vulnérables et les plus menacées du monde ont été plongés dans une profonde incertitude.

Actuellement, le JRS soutient des actions vitales auprès des populations de réfugiés et de personnes déplacées dans neuf pays à travers le monde, grâce au financement du Bureau de la population, des réfugiés et des migrations du Département d’État américain (US Department of State’s Bureau of Population, Refugees, and Migration, PRM). Il s’agit de projets mondiaux financés par le PRM pour l’exercice 2025, d’un montant total de plus de 18 millions de dollars, destinés à fournir des services essentiels de survie aux populations vulnérables et marginalisées au Tchad, en Colombie, en Éthiopie, en Inde, en Irak, en Afrique du Sud, au Soudan du Sud, en Thaïlande et en Ouganda.

Grâce à ces programmes, le JRS et ses partenaires fournissent des médicaments, des transports médicaux, une aide financière de subsistance, des soins psychiatriques, de la nourriture, des soins infirmiers et un soutien aux travailleurs de santé communautaires pour les malades chroniques et en phase terminale, des soins de physiothérapie pour les personnes gravement handicapées, des emplois de subsistance (seule source de revenus) pour les enseignants dans les camps de réfugiés, un accès à l’éducation et à la santé mentale et un soutien psychosocial (SMSPS) aux communautés marginalisées, ainsi que des soins vitaux pour les orphelins et les mineurs non accompagnés.

Selon les estimations du JRS, cette « suspension des travaux » pourrait avoir des conséquences néfastes pour plus de 100 000 réfugiés et personnes déplacées, des individus qui ont déjà tant perdu et vivent en marge de la société et qui ne pourront pas accéder aux services vitaux au cours des trois prochains mois.

Bien que la nouvelle selon laquelle le Secrétaire d’État américain M. Rubio a élargi les dérogations pour l’aide humanitaire soit la bienvenue, les programmes du JRS restent dans une situation précaire en attendant des précisions du Département d’État américain sur les programmes et activités qui seront exemptés pendant la période d’examen et ceux qui se poursuivront après la fin de cette période.

Nous sommes solidaires des personnes et des communautés contraintes de fuir, nous sommes à leur écoute et nous nous engageons à rester à leurs côtés. Nous continuerons à apporter tout le soutien possible à celles et ceux que nous servons. Cependant, sans ce soutien, d’innombrables vies seront menacées, et beaucoup d’autres souffriront et périront.