Le conflit en cours au Soudan a contraint près de 9 millions de personnes à se déplacer de force, en faisant ainsi la crise de déplacement la plus sévère au niveau mondial. Parmi eux, environ 7 millions sont des déplacés internes.

Les niveaux de violence et de cruauté observés à Khartoum (la capitale du Soudan) et dans d’autres régions du pays sont horribles, avec les populations déplacées de force subissant des épisodes terrifiants de détresse. En conséquence, ceux qui le pouvaient ont tout fait pour fuir ces horreurs et ont traversé les frontières vers les pays voisins.

Malgré les besoins croissants de la population affectée, la crise au Soudan a disparu des gros titres. Cependant, la situation humanitaire épouvantable persiste, avec des besoins urgents en matière de protection, d’éducation, de soutien à la santé (mentale) et d’hébergement.

Le Sud-Soudan a connu le plus grand afflux de personnes déplacées, avec plus de 600,000 personnes franchissant ses frontières. Le Tchad suit de près, avec 600,000 arrivées, tandis que l’Égypte a vu 500,000 traversées. L’Éthiopie et la République centrafricaine (RCA) ont également accueilli un nombre significatif de personnes déplacées.

Au Sud-Soudan, les femmes et les filles représentent 50% de la population déplacée, dont 51% sont des enfants de moins de 18 ans (garçons et filles). Au Tchad, les chiffres sont encore plus alarmants, avec 58% des personnes déplacées étant des femmes et des filles, et 64% étant des enfants de moins de 18 ans.

En réponse à cette crise, le Service Jésuite des Réfugiés (JRS) opère à la fois au Tchad et au Sud-Soudan, en mettant l’accent sur l’éducation au Tchad et en fournissant une réhabilitation et un soutien en santé mentale au Sud-Soudan. Le JRS fournit également des articles de première nécessité tels que du savon, des matelas et des moustiquaires aux populations déplacées les plus vulnérables, y compris les personnes ayant des besoins spéciaux et les survivantes de violences basées sur le genre.

Cependant, le JRS et d’autres partenaires sur le terrain sont confrontés à d’importants défis pour obtenir les ressources nécessaires pour poursuivre le travail humanitaire vital dans ces régions. La communauté internationale doit se mobiliser en soutien aux personnes déplacées du Soudan et servir de phare d’espoir dans cette crise. Ensemble, nous pouvons faire la différence dans la vie de ceux touchés par cette guerre oubliée.

« Je demande une fois de plus aux parties en conflit d’arrêter cette guerre, qui cause tant de dommages à la population et à l’avenir du pays », a déclaré le Pape François le 18 février 2024. « Prions pour que des voies vers la paix soient rapidement trouvées pour construire l’avenir du cher Soudan ».