40 ans d’accompagnement : Alain

22 novembre 2024

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Alain et Toussaint œuvrent pour soutenir les jeunes de leur communauté (Sarah Morsheimer/Service Jésuite des Réfugiés)
Alain pose avec Toussaint, avec qui il a démarré Salama Africa, alors qu'il vivait encore dans le camp de réfugiés de Dzaleka, au Malawi.

Alain Tenta est un réfugié de la République Démocratique du Congo (RDC) qui a vécu dix ans à Dzaleka, où il a aidé à fonder Salama Africa, un centre d’art pour les jeunes réfugiés. Il a fréquenté une école secondaire JRS et poursuit maintenant son baccalauréat dans le Minnesota, États-Unis, où il a été réinstallé avec sa famille.

Décrivez votre vie et ce qui se passait lorsque vous vous êtes impliqué pour la première fois avec JRS.

En 2009, en raison de la guerre dans l’est du Congo, ma famille a fui vers le camp de réfugiés de Dzaleka au Malawi. J’étais adolescent à l’époque et non scolarisé. J’avais l’habitude de voir d’autres jeunes aller à l’école et de me demander où ils allaient. Très vite, j’ai entendu parler d’un programme JRS qui préparait des étudiants déplacés et francophones comme moi à entrer dans le système éducatif anglophone du Malawi. Cela a rendu mes études secondaires possibles.

Où en êtes-vous dans votre vie aujourd’hui ?

J’habite dans le Minnesota où j’ai été réinstallé en 2019 avec ma sœur, mes nièces et mon neveu, et mes parents. Nous avons commencé notre propre village dans ce nouvel endroit que nous appelons la maison. Quand je suis arrivé, j’avais un niveau secondaire, mais rien à faire. Pourtant, je me suis dit : « Je ne peux pas attendre. J’ai des gens à servir ». J’ai décidé de terminer mes études secondaires et de poursuivre en supérieur. Je termine maintenant mon baccalauréat en sciences sociales à la Metropolitan State University à St. Paul. Je reste en contact avec les jeunes de Dzaleka, toujours en consultation avec Salama Africa, le centre d’art que j’ai aidé à y fonder. Et je travaille pour une compagnie maritime.

Quelle différence JRS a fait dans votre vie ?

JRS m’a permis de terminer mes études secondaires et de commencer l’université, mais m’a aussi donné un sens et un espace, quand j’étais au lycée, pour apprendre à diriger. Mes professeurs de JRS et le personnel m’ont soutenu et m’ont donné un pouvoir. Ils me disaient : « Hé, tu peux diriger ça. » J’ai acquis de la confiance et du leadership en organisant des conférences de jeunes, des tournois de football, des camps de vacances pour les enfants, et même la construction d’un centre d’art où les jeunes réfugiés pouvaient se concentrer sur leur créativité au lieu des armes et de la guerre.

JRS parle de marcher avec les gens que nous servons et de les accompagner dans leurs voyages. Qu’est-ce que l’accompagnement signifie pour vous ?

En 2017, j’ai commencé à travailler avec JRS en tant que travailleur social communautaire, engageant les jeunes et aidant les gens au camp. Nous avions l’habitude de faire beaucoup de visites à domicile, d’aller vers les gens qui sont vraiment pauvres. Quand ils vous invitent, il faut entrer. Il faut s’assoir avec eux et manger avec eux, et parler à leurs familles. C’est ce que signifie l’accompagnement. C’est une façon de montrer de la sympathie et de l’empathie, et d’être présent pour les autres, de se mettre à la place de gens qui ont fui.

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