Le potager d’Inday soutient les familles déplacées à l’intérieur des Philippines

24 septembre 2025

Inday dans son potager, village de Samaritain, Philippines (Service Jésuite des Réfugiés)

À 75 ans, Inday Radia garde encore en mémoire la maison où elle vivait autrefois, dans le village de Norhaya aux Philippines – un lieu réduit en ruines lors du siège de la ville voisine de Marawi en 2017. Lorsque les combats ont éclaté, sa famille a été contrainte de fuir. 

Recommencer à zéro n’a pas été facile. « Nous avons reçu une aide », se souvient Inday, « mais ce n’était pas suffisant pour couvrir réellement nos besoins quotidiens, comme la nourriture. Les repas étaient souvent incertains », dit-elle. 

Tout a changé lorsqu’elle a rejoint le programme de développement des moyens de subsistance géré par le JRS Philippines. « J’avais l’habitude de cultiver de petites plantes, mais ici il n’y a presque pas de terrain », dit-elle.  

Grâce à ce programme, elle a découvert le jardinage en bouteilles – une méthode simple et pratique pour faire pousser de la nourriture dans des espaces réduits. « Ils nous ont montré comment utiliser les bouteilles, quelles cultures poussent bien en conteneurs, et même comment fabriquer de l’engrais organique », explique-t-elle. 

À mesure que ses plantes prospéraient, Inday a agrandi son jardin, en les replantant dans un petit lopin de terre derrière sa maison, qui est rapidement devenu une source durable de nourriture. 

Si nous n’avons rien à cuisiner, nous pouvons toujours compter sur les légumes que nous faisons pousser.
Inday, déplacée interne aux Philippines.

Inday a non seulement redécouvert son amour pour le jardinage, mais y a aussi trouvé un moyen de devenir autonome. 

Très vite, son petit jardin a commencé à regorger de tomates et de pechay. « Si nous n’avons rien à cuisiner, nous pouvons toujours compter sur les légumes que nous faisons pousser », confie-t-elle. 

Son jardin nourrit non seulement sa famille, mais aussi toute sa communauté. Chaque fois qu’un voisin manquait de nourriture, Inday partageait sa récolte. Ce qui avait commencé comme une mesure de survie s’est transformé en un acte discret de solidarité.

* cet article a été initialement publié par JRS Asia Pacific.