Pourquoi le travail humanitaire est-il important pour les communautés en Inde ?
19 août 2025
Dans le cadre de notre série d’entretiens avec des membres du personnel à l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, nous nous sommes entretenus avec Ankita Gupta sur le sens et l’impact du travail humanitaire avec – et pour – les personnes qu’elle sert en Inde.
Ankita travaille comme Chargée de Programme pour le JRS en Inde, l’un des pays les plus durement touchés par les réductions de financement imposées par le gouvernement des États-Unis.
Pourquoi le travail humanitaire est-il important pour les communautés en Inde ?
Le JRS Inde va au-delà de l’aide d’urgence pour assurer le rétablissement à long terme des personnes déplacées dans le pays. En l’absence d’une législation nationale sur les réfugiés, et l’Inde n’étant pas signataire de la Convention de 1951 sur les réfugiés, nous nous tenons aux côtés des plus vulnérables en leur offrant des services de réadaptation et des opportunités sociales et économiques.
Alors que les épisodes de xénophobie se multiplient et que les restrictions se renforcent, les réfugiés sont confrontés à une peur croissante, à une mobilité réduite et à une invisibilité de plus en plus grande. Le JRS s’est engagé à soutenir les personnes déplacées de force en préservant leur dignité, en amplifiant leur voix et en construisant des chemins vers l’autonomie et l’espoir.
Comment les personnes que nous servons en Inde ont-elles été affectées par la réduction du financement américain ?
Avant l’ordre des États-Unis de suspendre les activités du 24 janvier, le JRS North East (NE) et le JRS Delhi soutenaient activement les personnes fuyant le conflit au Myanmar et les réfugiés urbains d’Afghanistan.
L’annonce de la suspension a été un choc. Cet arrêt brutal a laissé environ 7 000 personnes desservies par le JRS – déjà très vulnérables – sans accès à des services essentiels tels que l’éducation, la santé mentale et le soutien psychosocial, et la réconciliation.
Nous avons été contraints de suspendre toutes nos activités sans savoir quand elles pourraient reprendre. L’arrêt de services clés, tels que les activités de sensibilisation des communautés, qui sont des canaux essentiels par lesquels les personnes déplacées de force se sentent vues et entendues, a entraîné une forte diminution de l’interaction régulière avec les personnes desservies. En conséquence, les mécanismes de soutien se sont progressivement désintégrés.
Les espaces militants locaux, autrefois facilités par le JRS pour répondre aux besoins émergents, sont devenus minimes ou ont complètement disparu, ce qui a affaibli l’impact des efforts antérieurs.
Comment le JRS a-t-il pu réagir ?
Avec le soutien des partenaires du JRS dans le monde entier, notre équipe en Inde continue à servir les populations vulnérables, bien qu’avec un plan d’activité réduit et un budget limité.
Bien que les centres d’apprentissage pour les réfugiés du Myanmar restent opérationnels, leur avenir est loin d’être assuré. Actuellement, ils devraient fonctionner au moins jusqu’en décembre 2025. En revanche, les centres d’apprentissage pour les enfants afghans ont été suspendus dès le mois de juin de cette année, ce qui a gravement perturbé l’éducation d’une population déjà vulnérable. Les lacunes en matière d’accès à la nutrition, aux soins de santé et à la protection pour les filles et les femmes déplacées sont tout aussi préoccupantes, car nous sommes actuellement incapables de répondre à ces besoins essentiels.