Myanmar: quatre ans après, l’avenir doit être pacifique

31 janvier 2025

Un enfant regarde le ciel, ne sachant pas si la lumière est une étoile qui le guide ou une frappe aérienne.

Quatre ans se sont écoulés depuis le coup d’État militaire au Myanmar, une étape tragique pour un pays confronté à la violence et aux déplacements de population. Plus de 3,5 millions de personnes ont été déplacées, dont un tiers sont des enfants. Depuis février 2021, l’armée a mené près de 200 frappes aériennes sur des écoles et près de 3.700 attaques civiles ont été enregistrées.

Les enfants et les jeunes du Myanmar ont été privés d’éducation et d’avenir à cause de cette crise. Le recrutement forcé, l’extorsion, les enlèvements, la torture et les meurtres brossent le sombre tableau d’une nation en proie à la tourmente, où les familles sont menacées et où les jeunes n’ont d’autre choix que de fuir. « L’éducation, qui était autrefois la clé d’un avenir meilleur, n’est plus qu’un rêve lointain pour beaucoup. Bien que certains d’entre nous aient accès à l’éducation, il est toujours difficile de la mettre en pratique et de faire progresser notre condition. Bien qu’il soit difficile de rester optimiste, nous nous rappelons les uns aux autres que la lutte d’aujourd’hui marque un pas de plus vers la liberté que nous méritons tous », déclare un jeune défenseur des droits de l’homme du Myanmar.

La violence incessante a provoqué un effet multiplicateur dans l’ensemble de la région. Des hommes, des femmes et des enfants sont contraints de fuir et de chercher refuge dans les pays voisins – Thaïlande, Malaisie, Indonésie et Australie – s’exposant à des voyages et à des déplacements qui mettent leur vie en danger. À la fin de l’année 2024, on comptait plus de 1,3 million de réfugiés rohingyas au Bangladesh et 22.500 en Inde. Nombre d’entre eux risquent d’être enrôlés le long des frontières par des bandes criminelles qui profitent du chaos pour organiser un système d’escroquerie basé sur le travail forcé, alimentant ainsi le trafic de drogue et la traite des êtres humains.

Les lieux de culte sont attaqués et les innocents souffrent dans un pays où l’espoir est anéanti par la violence.

Un prêtre présent dans la région raconte que « dans la Bible, le Psaume nous dit que « Un pauvre crie ; le Seigneur entend ». Pour le peuple du Myanmar qui souffre, dont la majorité n’est pas seulement affectée par la brutalité et le traumatisme de la guerre, mais aussi par une pauvreté absolue et écrasante, il s’agit d’un message d’espoir. Ceux qui luttent pour la dignité de leurs semblables et pour un monde où règnent la paix et la justice peuvent découvrir la réalité de la présence et de la consolation du Seigneur. Ce message d’espoir et le pouvoir ultime de la lumière triomphant des ténèbres peuvent être portés par chacun d’entre nous dans nos activités quotidiennes et dans des actes de solidarité commune avec ceux qui s’opposent au génocide, aux crimes de guerre, au ciblage des civils et des enfants, aux enfants soldats, à la destruction des centres communautaires et de santé et des lieux de culte, qui semblent tous faire partie de la politique du Conseil administratif de l’État (CAS). »

Le JRS est aux côtés du peuple du Myanmar et demande :

  • Tous les pays doivent respecter le principe de non-refoulement.
  • L’aide humanitaire doit pouvoir circuler librement, immédiatement et en toute sécurité pour atteindre les personnes les plus démunies à l’intérieur du Myanmar. Une aide humanitaire doit également être fournie aux personnes déplacées de force dans les pays voisins.
  • L’accès à l’éducation doit être assuré pour les enfants du Myanmar déplacés de force, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.
  • Les efforts doivent être coordonnés avec les mécanismes de justice internationale existants afin que l’armée du Myanmar soit tenue pour responsable de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
  • Pour œuvrer en faveur de la justice transitionnelle dans le futur Myanmar, il est essentiel de collaborer avec la société civile et les organisations communautaires locales.

La communauté internationale doit agir avec détermination pour soutenir le peuple du Myanmar dans sa lutte pour la démocratie, les droits de l’homme et une paix durable. Le monde n’a pas réussi à assurer la protection, la responsabilité et la réparation des atrocités commises. Le moment est venu pour l’ANASE, les Nations Unies et les dirigeants mondiaux de prendre des mesures audacieuses et immédiates en faveur de la justice, de la stabilité et d’une paix durable au Myanmar et dans la région.

« L’avenir du Myanmar doit être la paix, une paix fondée sur le respect de la dignité et des droits de tout membre de la société, sur le respect de l’état de droit et d’un ordre démocratique qui permette à chaque individu et à tout groupe d’offrir sa contribution légitime au bien commun », a déclaré le Pape François lors de sa visite en Asie-Pacifique en septembre 2024.