Le Service Jésuite des Réfugiés (JRS) exprime sa profonde inquiétude face à l’escalade des hostilités au Liban, qui a entraîné de nombreuses pertes en vies humaines, des blessés et des personnes déplacées. 

Le Ministère libanais de la Santé fait état de plus de 2,350 morts et de plus de 10,900 blessés depuis le 8 octobre 2023. Cette dernière vague de violence fait suite à une année de conflit le long de la frontière entre Israël et le Liban, marquée par le déplacement de civils des deux côtés.  

Pour la troisième semaine consécutive, les frappes aériennes israéliennes ont continué à viser des zones densément peuplées dans tout le Liban, provoquant des vagues de déplacement et exacerbant encore les besoins des populations touchées et déplacées, une situation qui a entraîné des souffrances incommensurables pour d’innombrables civils, la destruction d’infrastructures vitales et une crise humanitaire de plus en plus grave. 

Au 8 octobre 2024, les autorités nationales estiment que plus de 1,2 million de personnes ont été déplacées. En outre, 990 institutions publiques, dont des écoles, des centres éducatifs et des lieux de culte, ont été transformées en abris d’urgence pour accueillir les personnes déplacées.  

Le JRS a réorienté ses opérations et se concentre désormais sur les abris d’urgence, la santé mentale, le soutien psychosocial et l’aide d’urgence. Depuis le 25 septembre, le JRS a commencé à fournir des paniers alimentaires, des kits d’hygiène, des matelas et des oreillers dans plusieurs endroits, touchant ainsi plus de 5,500 personnes.  

Les migrants au Liban se sont vus refuser l’accès aux abris d’urgence gérés par le gouvernement. En réponse, le JRS Arrupe Migrant Center (AMC) a ouvert des abris pour les migrants déplacés. Le JRS gère actuellement deux centres d’hébergement et s’est rapidement transformé pour répondre aux besoins immédiats et urgents.  

Tout au long de cette nouvelle crise, le JRS continuera à travailler sur la réconciliation et la cohésion sociale pour s’assurer que les réfugiés et les migrants sont acceptés et inclus dans le tissu social du Liban et ne sont pas exclus de l’accès aux abris d’urgence et à l’aide humanitaire. Cette crise touche l’ensemble de la population libanaise et nécessite une solidarité avec les plus vulnérables, indépendamment de leur origine, de leur religion ou de leur statut juridique. 

Plus précisément, nous appelons à :  

• Un cessez-le-feu immédiat. Le JRS appelle toutes les parties à accepter une cessation immédiate des hostilités dans la région. Cela est essentiel pour protéger la vie des civils et permettre à l’aide humanitaire d’atteindre les personnes qui en ont désespérément besoin. 

• Comprendre la dimension régionale de la crise. La crise actuelle au Liban dépasse les frontières de ce pays et représente un défi régional important qui exige une attention immédiate et une action coordonnée de la part de la communauté internationale.   

• Le respect du Droit International Humanitaire. Le JRS exhorte les parties à respecter le droit international humanitaire, qui inclut les principes de proportionnalité et de distinction entre combattants et non-combattants, et la protection des civils, des malades et des blessés, du personnel médical, du personnel humanitaire, ainsi que des infrastructures civiles, telles que les hôpitaux, les écoles, les aéroports et autres voies de transport, les ambulances, les entrepôts et les camions pour l’acheminement de l’aide à toutes les communautés vulnérables. 

• Le devoir de diligence. Le JRS demande à ses donateurs de faire preuve de solidarité afin que nous puissions aider notre personnel et les personnes que nous servons à se reloger, à bénéficier d’une assistance de base et d’un soutien psychosocial et en matière de santé mentale. Le JRS a un devoir de diligence envers son personnel et les personnes que nous servons dans cette situation extrêmement difficile.