Une génération oubliée : Les enfants syriens rêvent d’une éducation au Liban

17 juin 2022

Des enfants syriens participent à des activités éducatives à Balbaak, au Liban (Kristóf Hölvényi/JRS).
Des enfants syriens participent à des activités éducatives à Balbaak, au Liban (Kristóf Hölvényi/JRS).

Amin* et sa famille ont fui la Syrie il y a dix ans, lorsque le conflit a éclaté. Il n’était qu’un bébé lorsqu’ils sont arrivés à Jbeil, au Liban.

Amin a rejoint les activités du JRS à l’âge de sept ans. Aujourd’hui, à 10 ans, il fréquente le programme de soutien à l’apprentissage du JRS au Centre Nicolas Kluiters (NKC) le matin et une école publique locale l’après-midi.

Le programme de soutien à l’apprentissage est conçu pour fournir une aide linguistique et une aide pour faire les devoirs aux enfants inscrits dans les écoles publiques, ainsi que d’autres activités éducatives pour aider les élèves à réussir.

Amin est l’un des nombreux enfants dont les familles, pour diverses raisons, ont dû fuir leur pays d’origine. Ces enfants, qui ont grandi dans un environnement inconnu, se battent maintenant pour un meilleur avenir dans leur pays d’accueil.

Amin a dû surmonter de nombreux obstacles, notamment parce qu’il appartient à la génération des élèves obligés à l’enseignement à distance. Pendant le confinement imposé par le gouvernement libanais en raison de l’épidémie de Covid-19, il travaillait et apprenait à distance en même temps.

 

Syrian Children in Balbaak, Lebanon December 2016 (Kristóf Hölvényi/JRS)

De nombreux enfants syriens vivant au Liban n’ont jamais vu le pays de leurs parents (Kristóf Hölvényi/JRS).

 

Alors qu’il travaillait avec des adultes, il a été soumis à de nombreuses formes de harcèlement, la plus grave étant une tentative de le persuader d’abandonner l’école pour gagner de l’argent rapidement. La persistance de sa mère, ainsi que le soutien de l’administration et de l’assistante sociale, ont permis d’éviter cette situation.

À son jeune âge, Amin a déjà travaillé dans des supermarchés, des cafés et dans la couture. Ces expériences l’ont encouragé à étudier davantage et à terminer ses études. « Sans apprendre, je ne peux rien accomplir », reconnaît-il.

Il aime l’école parce qu’elle lui permet de nouer des relations positives, de gagner le respect, de se sentir en sécurité et de recevoir une éducation de qualité.

Malheureusement, sa vie à la maison n’est pas facile. « J’espère que ma sœur pourra entendre et parler, j’aimerais pouvoir acheter un vélo et je souhaite poursuivre mes études à l’université », rêve Amin.

Sans apprendre, je ne peux rien accomplir. 
Amin

Sa sœur de quatre ans est née avec des difficultés auditives. Elle peut utiliser environ 30% de ses capacités auditives, grâce à des aides et des équipements médicaux, mais elle ne peut s’exprimer que par des cris et des mouvements.

La santé de la sœur d’Amin a un impact important sur lui. Il est triste car il tente de jouer avec elle, mais elle ne lui répond pas. Il se sent incapable de communiquer avec elle comme il le souhaite. En même temps, il est également touché par la situation de sa mère, qui passe d’un hôpital à l’autre pour tenter d’obtenir les soins nécessaires.

Amin souhaite aider d’une manière ou d’une autre à fournir un traitement à sa sœur, ce qui le préoccupe constamment.

À l’avenir, il aspire à devenir officier de police afin de pouvoir « défendre la société contre les criminels et lutter contre la corruption ». Il souhaite terminer ses études au Liban, puis s’installer dans un autre pays où il pourra trouver plus de sécurité et de stabilité.

Il espère également que la situation en Syrie s’améliore pour revenir au point où elle était avant la guerre, quand elle était sûre et sécurisée. Et alors, juste peut-être, il pourra retourner dans sa patrie avec sa famille.

 

*Le nom a été changé pour protéger la vie privée.