Un nouveau premier jour d’école pour les enfants déplacés en Irak

30 mars 2023

Un enseignant donne des cours à un enfant déplacé au jardin d'enfants du JRS à Qaraqosh. Pour les enfants déplacés en Irak, aller à l'école peut peut s'avérer difficile. Aujourd'hui, Jacob et Abdullah sont retournés à l'école après plusieurs années.
Un enseignant donne des cours à un enfant déplacé au jardin d'enfants du JRS à Qaraqosh, Irak.

Dans des pays comme l’Irak, où les conflits et les déplacements ont été une cruelle réalité pendant des années, le fait de pouvoir aller à l’école peut s’avérer difficile pour de nombreux enfants. Les événements traumatisants auxquels ils ont été exposés ont laissé des cicatrices invisibles qui les empêchent de fréquenter l’école. Entrer dans une salle de classe pour la première fois marque un passage important dans la vie de chaque enfant. Cette année, il s’agit de quelque chose d’encore plus important pour Jacob et Abdullah.

Jacob, 10 ans, a surmonté sa peur de socialiser avec ses camarades de classe

Jacob est né en 2013, quelques mois avant que Daech envahisse Mossoul. Enfant, il a connu la brutalité de la guerre et les conséquences traumatisantes du déplacement. En conséquence, il n’a pas été scolarisé pendant des années et a commencé à manifester des troubles du comportement à la maison. En 2019, sa famille a essayé de l’inscrire à l’école, mais il n’y est jamais allé. Il n’aimait pas l’école, il avait peur de rencontrer des gens et il a donc tout abandonné.

Après plusieurs tentatives, Jacob vient de commencer sa première année d’études dans le cadre du programme d’éducation primaire du JRS. Au début, son attitude était réticente et il avait du mal à se socialiser avec ses camarades de classe. Lentement, et grâce au soutien de sa famille, des autres enfants et des enseignants du JRS, Jacob s’est adapté à l’école, qu’il fréquente aujourd’hui régulièrement.

Au début, on m'a forcé à m'inscrire, mais maintenant je remercie ma grand-mère de l'avoir fait
Abdullah

Abdullah, 9 ans, a retrouvé le plaisir d’aller à l’école

Originaire du district d’Al-Hamdaniya, Abdullah et sa famille ont résidé de 2014 à 2017 à Mossoul, sous le contrôle de Daech. Il a été contraint d’assister aux événements dévastateurs, cruels et douloureux de l’invasion, tels que l’impossibilité d’acheter de la nourriture, le manque d’accès aux soins médicaux et, ce qui est le plus déchirant, la mort des proches. Un traumatisme qui a laissé de profondes cicatrices et des souvenirs encore très présents. On ne peut qu’imaginer l’état mental et psychologique d’un enfant après avoir vécu ces crises.

Après la libération de Mossoul, Abdullah est retourné dans sa ville natale où sa famille a tenté de reprendre le cours de sa vie. Lorsque sa grand-mère a entendu parler du programme d’éducation primaire du JRS, elle a décidé de l’y inscrire immédiatement. « Au début, on m’a forcé à m’inscrire, mais maintenant je remercie ma grand-mère de l’avoir fait », a-t-il déclaré.

Aujourd’hui, Abdullah a retrouvé ses ambitions et l’espoir d’un avenir radieux. Il est motivé et impatient de réaliser son rêve : devenir médecin.

Le JRS soutient le droit à l’éducation des enfants qui ont été contraints de quitter leur foyer et leur communauté, par le biais de cours pédagogiques et d’un soutien psychosocial.