« Mon avenir m’appartient à nouveau » : l’éducation post-secondaire donne de l’espoir aux filles réfugiées au Malawi

08 mars 2023

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Grâce au projet Naweza du JRS, Perfect a obtenu une bourse pour étudier à l'Université catholique du Malawi.

« Je voulais étudier le travail social pour aider les gens de ma communauté », confie Perfect, une jeune femme réfugiée vivant au Malawi. Pour réaliser son rêve, cependant, elle a dû travailler plus dur que la plupart des gens.

En tant que réfugiée et jeune femme, l’accès à l’éducation est extrêmement difficile. À l’échelle mondiale, seuls 68 % et 37 % des enfants réfugiés étaient inscrits, respectivement, dans l’enseignement primaire et secondaire en 2021 – les filles étant moins nombreuses à aller à l’école que les garçons. Au niveau post-secondaire, les chiffres ont chuté encore plus, avec seulement 6% des réfugiés ayant accès à l’université.

Dans ce petit 6%, il y a Perfect, ainsi que Francine et Marie : trois jeunes femmes qui sont arrivées au camp de réfugiés de Dzaleka, au Malawi, après avoir fui les conflits, la violence et les persécutions.

En 2019, elles partageaient un point commun : elles participaient toutes au projet Naweza du JRS, en partenariat avec la Fondation Fidel Götz, qui vise à autonomiser les filles réfugiées et à améliorer la qualité de leur éducation, leur sécurité et leur bien-être.

Dans le cadre du projet, toutes les trois ont reçu une bourse pour poursuivre un diplôme de premier cycle à l’Université catholique du Malawi à Chirazuru. L’expérience leur a apporté de l’espoir dans une période presque sans espoir. Perfect, qui vient de terminer ses cours pour devenir assistante sociale, se souvient : « Lorsque j’ai appris [l’existence de la bourse], après deux ans depuis la fin du lycée, je me suis dite : « mon avenir m’appartient à nouveau ». [Avant] je n’avais aucun espoir, à un moment donné ; je pensais, ‘ok, la prochaine étape est juste de se marier’, donc c’était comme si mon futur m’appartenait à nouveau. »

Malheureusement, les efforts, l’intelligence et la volonté d’une fille de poursuivre son éducation sont souvent insuffisants, surtout pour celles qui sont déplacées de force. Comme le dit Marie, qui attend juste le résultat de son examen final pour devenir assistante sociale : « Il y a tellement de filles qui veulent poursuivre leurs études. Elles n’ont pas cette chance de retourner à l’école à cause de problèmes financiers, à cause de leurs besoins fondamentaux. »

Il est en effet nécessaire d’offrir davantage de ces opportunités à tous les réfugiés, en particulier aux filles, étant donné les barrières culturelles et économiques qu’elles doivent surmonter. Pourtant, l’accompagnement pendant le parcours éducatif est aussi nécessaire que le premier encouragement apporté par une bourse d’études. Francine partage : « J’ai commencé ma première année en faisant de l’administration des affaires. Je suis arrivée à ma deuxième année, et c’est devenu vraiment difficile. Je me disais : « Je ne pense pas que je puisse faire ça ». « Je ne pense pas pouvoir y arriver ». Mais le JRS n’a cessé de me dire que j’en étais capable. Ils ont continué à m’encourager et à me soutenir avec les ressources dont j’avais besoin jusqu’à ce que je termine. »

Naweza signifie « Je peux » en swahili : chaque jour, le JRS accompagne ces jeunes femmes en leur rappelant cette vérité. Les résultats scolaires des filles sont synonymes d’espoir et de réussite pour elles-mêmes et leurs communautés. Un thème commun aux témoignages de Perfect, Marie et Francine est qu’elles veulent redonner, surtout aux autres filles.

Comme l’explique Perfect, elles se sentent responsables de l’accompagnement des filles de leur communauté, les aidant à « déterminer ce qu’elles veulent pour elles-mêmes, ce qu’elles veulent être ». Elles veulent partager leur expérience « pour les aider à comprendre l’importance de l’éducation et des autres choses qui vous permettent de surmonter les difficultés. » En fin de compte, elles veulent partager ce qu’elles ont elles-mêmes appris : lorsqu’elle est soutenue et guidée, chaque fille peut effectivement guérir, apprendre et déterminer son propre avenir.

Pour y parvenir, le HCR s’est engagé en 2019 à porter à 15 % l’accès des réfugiés à l’enseignement supérieur d’ici à 2030. Atteindre cet objectif signifierait que beaucoup plus de jeunes femmes et de jeunes hommes auront la possibilité de développer leur plein potentiel et de rendre service à leur communauté, à leur pays d’accueil et au monde entier.

Dans les mots de Perfect aux filles réfugiées dans le monde : « Continuez, continuez à vous battre, restez motivées, continuez à vous engager. Défendez-vous. »