Former les enseignants du Myanmar pour améliorer l’éducation des enfants déplacés
16 juillet 2025
En plein déplacement, l’éducation contribue à redonner de l’espoir. C’est le cas notamment pour les enfants, mais aussi pour les enseignants, qui jouent un rôle essentiel pour une éducation de qualité et la prévention de l’abandon scolaire, tout en permettant aux enfants de participer à la construction de leur société future.
Voici quelques témoignages d’enseignants volontaires au Myanmar et dans les pays voisins, qui se sont mis au service de leurs communautés et ont veillé à ce que les enfants déplacés puissent continuer à apprendre.
Hansa, enseignante au Myanmar
« Lorsque les enseignants sont correctement formés à l’utilisation du matériel pédagogique, l’impact positif d’un enseignement réussi devient évident. Les élèves bénéficient énormément d’enseignants qui savent gérer des situations diverses, les aborder de manière appropriée, communiquer clairement, mettre en œuvre une discipline positive et garantir un environnement d’apprentissage sûr », explique Hansa, qui a passé les deux dernières années à faire du bénévolat en tant qu’enseignante au Myanmar.
Travailler dans un contexte de crise est un véritable défi : enseigner et étudier dans des espaces temporaires avec des ressources et des enseignants limités crée une instabilité qui entrave l’apprentissage. Néanmoins, l’éducation doit continuer et les communautés locales font le maximum pour que l’apprentissage des enfants ne soit pas perturbé.
Au début, Hansa n’avait que peu de connaissances en matière de méthodes d’enseignement. Cependant, après avoir participé à des sessions de formation, elle a appris à utiliser efficacement le matériel pédagogique en classe, a commencé à planifier les cours à l’avance et a développé une compréhension de la psychologie de l’enfant, ce qui l’a aidée à devenir une enseignante plus compétente et plus efficace. En consacrant du temps et de l’énergie à l’enseignement, elle contribue à la croissance et au développement des étudiants qui, un jour, façonneront le monde qui les entoure.
Mu, enseignante en Malaisie
En repensant à l’année écoulée, Mu commence à comprendre pourquoi elle a tout abandonné – ses études, son travail d’enseignante et même ses loisirs. « Les êtres humains peuvent sembler plus éduqués et bienveillants, » dit-elle, « mais en réalité, nous sommes toujours cruels et nous continuons à nous battre les uns contre les autres. J’ai été troublée par le fait d’être d’être appelé « enseignante », ce qui avait été ma passion par le passé ».
Après trois mois d’isolement où elle a tout abandonné, Mu a rencontré le JRS en Malaisie.
« J’ai abandonné les pensées destructrices qui me hantaient. En voyant la soif de connaissances des élèves et leur dévouement sans faille, j’ai eu le courage de faire un choix audacieux : revenir à l’enseignement. Malgré l’insécurité et l’agitation qui règnent dans le monde, c’est le seul endroit où je me sens vraiment chez moi ».
Lamai, enseignant en Thaïlande
Lamai est arrivée au camp de réfugiés de Karenni en 2014, après avoir été forcée de quitter sa maison – et son rêve d’obtenir un diplôme universitaire – en raison du conflit et de l’instabilité au Myanmar. « La vie sous l’oppression militaire était marquée par la peur et l’incertitude, et ma famille et moi n’avions d’autre choix que de chercher refuge. Dans le camp, nous avons trouvé la sécurité, la protection et les besoins de base qui nous ont permis de commencer à reconstruire nos vies ».
En 2016, elle a commencé une formation d’enseignant dirigée par le JRS. «Grâce aux sessions de formation, j’ai développé des compétences et des stratégies d’enseignement modernes, telles que l’apprentissage centré sur l’élève, la pensée critique et une gestion efficace de la classe fondée sur l’égalité des sexes et la protection de l’enfance. La formation à la résolution des conflits et à la réconciliation, en particulier, m’a appris l’importance de favoriser l’harmonie au sein de ma famille, de mes élèves et de ma communauté ».
Vivant dans le camp depuis près de dix ans, Lamai a dû faire face à de nombreux défis, notamment la pandémie de COVID-19. Au cours de cette période, l’équipe de formation est devenue un point de référence essentiel, assurant la continuité de l’éducation et la sensibilisation aux protocoles de sécurité.
« Ces expériences ont renforcé mon engagement envers la communauté par le biais de l’éducation. Ils m’ont donné l’occasion de partager ce que j’ai appris avec des enfants, des collègues et l’ensemble de la communauté. J’emporte ces leçons avec moi tous les jours, dans la salle de classe et au sein de ma propre famille ».