Artisanat de la paix en Syrie : tisser l’espoir grâce à la broderie traditionnelle
11 juillet 2023
Amina*, 28 ans, vit avec sa famille dans l’un des quartiers les plus pauvres d’Alep. Elle s’est mariée à l’âge de 18 ans et, seulement deux ans plus tard, lorsque la guerre civile a commencé en Syrie, son mari a été contraint de rejoindre l’armée et a perdu la vie, en combattant.
Ce terrible événement n’est pas la seule conséquence de la guerre dans sa vie. L’un de ses frères est également décédé et un autre est resté partiellement sourd lors d’un bombardement. Amina a été blessée à l’épaule, tandis que sa mère a commencé à développer plusieurs maladies, dont le diabète, à cause de la tristesse qu’elle ressentait. Leur quartier, Al-Sakhour, ayant été assiégé pendant des années, elles ont également souffert de malnutrition sévère.
Malgré la douleur et la frustration ressenties par Amina, la guerre lui a permis de découvrir son talent pour l’art et l’artisanat. Elle a appris par elle-même la broderie traditionnelle et a commencé à fabriquer des couvertures et des vêtements pendant la période la plus difficile de sa vie.
Amina a continué à acquérir de nouvelles compétences et méthodes en utilisant différents matériaux, et elle est maintenant capable de créer des décorations pour la maison et des accessoires de toutes sortes.
En 2017, le JRS a commencé à la soutenir, elle et sa famille, avec de la nourriture, des soins de santé et des sessions de sensibilisation sur des sujets tels que la construction de la paix et les compétences de vie. Session après session, Amina s’est sentie tellement motivée et proche du personnel qu’elle a demandé plus de formations pratiques pour apprendre de nouvelles capacités. Pour répondre à sa suggestion, le JRS lui a proposé une formation à la fabrication d’accessoires, à laquelle elle s’est jointe avec enthousiasme, en compagnie d’autres femmes de la communauté.
« Quel que soit votre niveau d’éducation, il y a toujours quelque chose de nouveau à apprendre. J’ai appris à gérer mes émotions grâce aux sessions et aux sorties organisées par JRS. Ils m’ont également aidée à développer ma créativité et à continuer à améliorer mon art. Toute l’équipe, en particulier les travailleurs sociaux, est devenue comme une famille pour moi », avoue-t-elle fièrement.
Amina a décidé d’échapper à la terreur et de trouver un moyen de continuer à travailler sur elle-même loin du conflit, de construire la paix de ses propres mains au milieu de la violence la plus cruelle qui a touché toute sa famille. Elle a décidé de devenir une « Artisane de la Paix ».
*nom de fantaisie destiné à protéger l’identité de la personne