Année ignatienne : donner du temps et des compétences pour servir les réfugiés
21 avril 2022
Quand avez-vous rejoint le JRS et que faites-vous dans votre rôle actuel?
J’ai intégré le JRS en 2016. Au début, je travaillais encore à temps plein et ma disponibilité était donc limitée : uniquement en cas d’urgence. Mais depuis la fin de l’année 2016, mon activité principale est devenue le JRS. Avant de m’engager, j’avais toujours eu une certaine sensibilité, un intérêt pour le monde des migrants et des réfugiés. Pendant mes années d’université, j’ai beaucoup travaillé avec le HCR et je me disais que dès que j’aurais plus de temps libre, j’aurais aimé y retourner et soutenir [les migrants et les réfugiés] dans le cadre de ma profession.
J’ai étudié les Sciences Économiques et j’ai toujours travaillé dans le secteur lucratif pour des sociétés de services, en me spécialisant dans le marketing, les relations internationales et le service à la clientèle. Donc, ici au JRS, je travaille dans les Ressources Humaines où je suis chargée des assurances, tant au niveau du Bureau International que sur le terrain. Même si je suis bénévole, je me considère comme travaillant à temps plein, d’autant plus que le travail avec les assurances peut nécessiter une activité 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.
Qu’est-ce qui vous a amené à servir les réfugiés ? Avez-vous un moment « boulet de canon » qui vous a conduit à consacrer votre vie aux personnes en difficulté ?
Pour moi, si l’on a eu de nombreuses opportunités professionnelles, il est du devoir de chacun de partager son expérience, notamment avec les jeunes générations. Je pense que c’est quelque chose que tout le monde devrait envisager. Comme je l’ai déjà dit, j’ai toujours su que je voulais soutenir les migrants et les réfugiés une fois que j’aurais cessé de travailler. C’est un bon ami à moi, Michael Hilbert SJ, à qui j’avais exprimé mon désir de rendre service, qui m’a présenté le JRS pour la première fois. Je suis venue au Bureau international, la rencontre a été agréable et positive et je suis restée. J’aime travailler ici et je suis heureuse de pouvoir soutenir le travail du JRS.
Il n’y a pas eu de moment « boulet de canon » : c’était un chemin très progressif et naturel.
Y a-t-il quelque chose de la vie de Saint Ignace qui vous inspire dans votre travail pour le JRS ?
J’ai toujours été intéressée par St Ignace, par sa vie, ses choix, et surtout par ses voyages dans des lieux lointains. C’est quelque chose qui m’a toujours fasciné. Ma famille a bénéficié d’une éducation jésuite, mes enfants et mon père ont étudié dans une école jésuite, et j’ai eu la chance de suivre quelques cours sur la diversité et le dialogue interreligieux à l’Université Grégorienne. Cela a été très utile et m’a aidé à me sentir bien accueillie dans le monde jésuite
Comme je l’ai dit, je suis intéressée par les voyages de St Ignace. Comme lui, je crois que les volontaires et le personnel du JRS pourraient bénéficier de plus d’expérience sur le terrain. J’ai aidé le Centro Astalli [JRS Italie] pendant des années. Je suis également allée une fois en Afrique du Sud pour une réunion. J’y ai rencontré des collègues du monde entier mais, surtout, j’ai eu la chance de découvrir la réalité sur le terrain et les projets réalisés. Je pense que cet aspect du travail du JRS doit être souligné car tout le personnel devrait avoir la chance d’en faire l’expérience. En tout cas, j’espère pouvoir retourner sur le terrain bientôt!
Le pape François dit : « Personne ne se sauve lui-même. Soit nous sommes sauvés ensemble, soit nous ne sommes pas sauvés. » Comment ce message vous concerne-t-il, vous et votre expérience avec les personnes déplacées de force?
C’est une belle affirmation, il est vrai que personne ne se sauve tout seul. Surtout aujourd’hui, en regardant le monde qui nous entoure, la dernière crise [en Ukraine] qui a poussé des millions de personnes à se déplacer… Je crois que les idées de communauté, d’accompagnement et de service sont tout à fait essentielles. Dans ce contexte, le JRS représente une réalité importante, une réalité présente mais surtout une réalité qui doit continuer à être présente dans les situations d’urgence.
Je crois aussi que les gens d’aujourd’hui ont un grand désir de s’engager. Les bénévoles peuvent être des ressources clés, mais ils doivent être sélectionnés, formés. Je suis certaine qu’ils peuvent faire la différence et aider le JRS dans sa mission.