40 ans d’accompagnement : Dorothy

03 mars 2020

Dorothy Agoe est conseillère psychosociale pour JRS Kampala. Avant de travailler en Ouganda, elle a travaillé avec JRS Maban, au Soudan du Sud, en tant que Coordonnatrice psychosociale adjointe pendant trois ans, où elle a dirigé des visites à domicile dans les camps de réfugiés locaux, supervisé la garderie JRS pour les enfants handicapés et géré le groupe de thérapie psychologique.

 Dorothy travaille comme conseillère psychosociale du JRS à Kampala, en Ouganda.
Dorothy travaille comme conseillère psychosociale du JRS à Kampala, en Ouganda.

Décrivez votre vie et ce qui se passait lorsque vous vous êtes impliquée pour la première fois avec une organisation humanitaire.

J’ai grandi dans l’est de l’Ouganda à l’époque de l’insurrection de l’Armée de résistance du Seigneur (ARS) en 2003. Les enfants, les mères, les pères et les personnes âgées ont tous été victimes du conflit et forcés de fuir. Nous avions l’habitude de passer des nuits à dormir dans les buissons avec des animaux, domestiques et sauvages. Les familles et les communautés ont été séparées ou déplacées à l’intérieur du pays vers des camps (PDI), où elles dépendaient des rations alimentaires humanitaires pour survivre. En raison de la destruction des infrastructures et du risque d’enlèvement, les enfants ont arrêté de fréquenter l’école. J’ai rejoint le Service Jésuite des Réfugiés en 2015 et j’ai été affecté à Maban, au Soudan du Sud, en tant que coordinatrice adjointe psychosociale pendant trois ans jusqu’à la fin de 2018.

Où en êtes-vous dans votre voyage de vie aujourd’hui ?

À l’heure actuelle, je travaille pour le programme pour réfugiés urbains de JRS à Kampala en tant que conseillère psychosociale. Mon travail consiste à écouter les réfugiés les plus vulnérables, à les accompagner par le biais de visites à domicile et à défendre leurs droits et leur accès aux besoins et services de base. Je suis également inscrite à l’Université des Martyrs de l’Ouganda, Nkozi, et je travaille sur ma maîtrise ès arts d’études migratoires.

Quelle différence JRS a-t-il fait dans votre vie ?

En tant que réfugiée, j’ai développé une passion pour le travail dans le domaine humanitaire. JRS m’a fourni une deuxième famille et l’occasion de redonner à ceux qui ont enduré des difficultés de réfugiés comme moi. Apprendre à fournir soutien mental et psychosocial m’a permis d’aider les gens à guérir de l’intérieur pour améliorer leur vie.

En tant qu’organisation confessionnelle, JRS m’a également donné l’occasion de me connecter avec la vie africaine et de missionnaire traditionnelle où le respect et l’hospitalité pour les invités et les aînés est primordial. Grâce à mon expérience avec le Service Jésuite des Réfugiés, j’ai appris les qualités précieuses que sont l’humilité, la compassion pour les plus vulnérables et la coexistence mutuelle pacifique. J’ai pu offrir un esprit de sororité et de fraternité à beaucoup sur leur voyage dans cette brume qu’est le déplacement.

JRS parle de marcher avec les gens que nous servons et de les accompagner dans leurs voyages. Qu’est-ce que l’accompagnement signifie pour vous ?

L’accompagnement pour moi va au-delà de la simple présence avec les réfugiés. Cela signifie offrir une oreille attentive, être compatissant envers les plus vulnérables, soutenir et marcher avec les réfugiés sur leur chemin, et donner de l’espoir aux autres.

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