Accompagnement en temps de crise : garder l’espérance vivante
16 décembre 2025
À l’approche de Noël, nous sommes rappelés à une histoire née dans la vulnérabilité : celle d’une jeune famille en quête d’un abri, n’ayant trouvé aucun lieu où se reposer, et accueillant une nouvelle vie dans le plus grand dénuement. La naissance de Jésus fut, à bien des égards, une histoire de déplacement : celle d’un enfant né loin de chez lui, dont la famille allait bientôt devoir fuir la violence et devenir elle-même réfugiée.
Cette saison nous invite à revenir à cet humble commencement et à redécouvrir la lumière qui est entrée dans le monde non pas dans le confort, mais dans l’incertitude ; non pas dans le privilège, mais dans la pauvreté et la foi. L’Avent nous appelle à veiller et à attendre, à nourrir l’espérance même au cœur des ténèbres.
Aujourd’hui, cet appel semble plus urgent que jamais. Partout dans le monde, des millions de familles sont déplacées par les conflits, la persécution et les catastrophes. Des communautés déjà durement éprouvées continuent de faire face à de nouvelles crises : guerres, instabilités politiques, effets du changement climatique et augmentation du coût de la vie. Pourtant, au moment même où les besoins grandissent, nous assistons à une érosion de la solidarité. Les gouvernements ferment leurs frontières, et les cœurs s’endurcissent. La compassion, autrefois perçue comme une force, est trop souvent rejetée comme de la naïveté.
Et pourtant, au milieu de ces défis, la grâce continue de se manifester. Partout dans le monde, dans tous les lieux où nous accompagnons les réfugiés – camps, écoles et centres communautaires – nous, au Service Jésuite des Réfugiés, voyons l’espérance continuer de naître à travers de petits gestes de courage et de bienveillance : un enseignant qui veille à ce que les enfants puissent poursuivre leur apprentissage, une communauté d’accueil qui reçoit des étrangers avec bienveillance, un réfugié bénévole qui accompagne de nouveaux arrivants.
C’est cela, le cœur de l’accompagnement : marcher côte à côte et refuser que la souffrance ait le dernier mot. C’est un acte quotidien de foi en la bonté qui demeure dans l’humanité et en la conviction qu’ensemble nous pouvons bâtir des communautés d’espérance et de résilience, même dans les circonstances les plus difficiles.
Alors que nous célébrons la venue du Christ, puissions-nous reconnaître Sa présence en chaque personne en quête de sécurité, de dignité et de paix. Que la lumière de Noël adoucisse nos cœurs et renouvelle notre engagement envers ceux qui sont sur les routes de l’exil.
Chaque geste de compassion et de solidarité nous aide à continuer d’accompagner les réfugiés à travers le monde. Ensemble, nous pouvons garder l’espérance vivante là où elle est la plus fragile.
En cet Avent, ouvrons nos portes comme les hôtes qui disent « oui » pour accueillir, et ouvrons nos cœurs comme des compagnons qui marchent dans la foi et l’amour.